Quand tu me lis en ce moment, Toikimeli, tu dois te dire que j'ai une vie géniale, je fais des rencontres enrichissantes et je garde le contact avec des amis, c'est beau. Malheureusement, c'est pas toujours comme ça.

Des fois, le matériel pète, on ne sait pas pourquoi. Un soir, tard, alors que je rentre de mon premier concert de Bénabar de la semaine (très bon et le second quelques jours plus tard fut excellent, un grand moment de bonheur encore plus que d'habitude), je vais vers mon ordinateur : mode sans échec. Bon, je redémarre et ça marche au bout de vingt fois, à peu près, alors que je n'ai rien changé. Le lendemain matin, ça se bloque un peu moins longtemps, en revanche, le soir impossible d'aller bien loin dans le démarrage. Connaissant la bestiole, je réinstalle Windows mais ça part en boucle très vite. Bizarre! Je me renseigne depuis mon ordinateur professionnel, j'appelle Thierry mais rien à faire ça ne veut pas redémarrer.
J'attends patiemment le week-end pour une consultation express chez le Docteur Thierry. Je reste près de huit heures et rien ne marche. J'ai réussi à mettre mes données (sauf celles de ce site) sur son disque dur (en espérant qu'il ne va pas trop fouiller) avant le formatage. Je pars fourbu et déçu.
Quelques jours plus tard, mon père me rejoint chez les Chinois du douzième (excellente boutique d'ailleurs), je leur expose le problème. Ils ne comprennent pas ce qu'il se passe en trois quarts d'heure (ça me rassure un peu sur mon niveau), je dois leur laisser la machine. Le verdict tombe peu après, c'était la mémoire vive, seul élément envisagé par Thierry et non testé (car je n'ai qu'une barrette et que les siennes sont difficiles d'accès). Un peu dégoûté mais ravi que ça ne soit que ça, je rachète de la mémoire neuve. Je profite d'un jour de congés pour aller chercher mon ordinateur et réinstalle tout (enfin presque) après avoir récupéré mes données les plus importantes. Le bilan? Un sentiment de manque, j'ai essayé de rattraper un peu du bureau mais c'est moins simple. Un sentiment de paresse, sachant que je ne pouvais mettre en ligne, j'ai moins écrit. On ne peut pas comparer ça à des vacances où l'on sait que l'on sera loin du net pendant quelque temps. Là, on baigne dans le quotidien mais il manque quelque chose (mais je me soigne, je t'assure).

A part ces soucis techniques (pas vraiment graves), il y a aussi ces moments où l'on pressent qu'on va s'ennuyer un tantinet. Je suis allé à un mariage et j'avais cette appréhension. La mariée est la fille cadette d'amis d'enfance de mes parents. Plein de souvenirs reviennent quand je pense à elle. Etant jeunes, on se voyait à chaque Saint Sylvestre, une fois chez les uns, une fois chez les autres (et souvent une autre fois dans l'année). C'était toujours le même rituel. Il y avait une bonne heure de route à faire, on prenait l'apéritif tous ensemble et puis au milieu du repas, on (les enfants) s'éclipsait. Je jouais souvent avec la fille aînée, un an plus âgée que moi et ma soeur avec la cadette (un an plus jeune qu'elle). Ca se finissait souvent tard, vers minuit, une heure et on était fiers d'avoir le droit de rester éveillés. Quand on était chez eux, on se changeait avant de partir pour être plus à l'aise et prêts à être mis au lit en arrivant (alors que chez nous, les filles restaient toujours sur leur trente et un, c'est le cas de le dire). Le ronronnement du moteur nous berçait et nos parents nous réveillaient à destination, il fallait ensuite faire l'effort de se lever pour rejoindre son lit.

Tout ça, c'est du passé, on se voit moins souvent désormais, nos parents n'ont même plus la rituelle Saint Sylvestre entre eux. La cadette se marie, tout le monde est invité. Ca commence par la cérémonie religieuse dans une jolie petite église, très claire. Je ne veux pas développer mes rapports avec la religion ici (pour l'instant?) mais j'ai toujours été mal à l'aise par les personnes qui se marient à l'église pour le décorum ou pour faire plaisir à la grand-mère. Si on y croit vraiment, je conçois que ça compte, si c'est juste pour parader, ça me semble être une offense à ceux qui font ça sincèrement. Je ne connais pas assez les mariés pour parler de leur cas. Le prêtre est très à l'aise, c'est sûr mais son discours est mal passé. Il a détourné la cérémonie pour nous faire la promotion de la pravda papale et des valeurs que nous devrions avoir. J'ai entendu ma soeur chuchoter "il fait son show", c'était exactement ça. J'ai le souvenir de prêtres qui ont commencé par souhaiter la bienvenue aux personnes d'autres confessions ou sans confession présentes pour l'occasion, lui n'a pas fait ça, c'est bien dommage.
La réception a lieu près de chez mes parents, on profite pour faire une coupure et ne pas arriver trop tôt. Le cadre est magnifique, des vestiges médiévaux aménagés le tout bordé par de superbes jardins et bénéficiant d'un splendide soleil (et d'une intense fraîcheur). Nous profitons du jour déclinant pour aller nous promener, délaissant pour un petit moment le vin d'honneur.
Le repas est prêt, il est déjà tard. Je suis presque entouré d'inconnus. La conversation a du mal à partir, il faut bien le dire, même si trois personnes sur les huit se connaissent bien. On commence par décliner nos occupations et nos liens avec les mariés. Je reste silencieux pendant les commentaires sur les émissions télévisées que je ne regarde pas. Une invitée intéressante nous parle des stars qu'elle est amenée à côtoyer pour le grand bonheur d'une autre qui demande la "vérité" sur les chanteurs de variétés qu'elle adule : "Et lui il est comment?? Parce que je l'adore!!!!". Quand j'entends ses goûts et ses réactions, je sens bien qu'on n'a rien en commun. Je tente d'embrayer sur la musique en parlant des artistes que j'aime bien, peu connaissent et je passe (enfin nous passons) pour des amateurs d'underground. Heureusement, mon voisin est informaticien, j'ai l'occasion de lui parler de mes problèmes et mon père des techniques pour monter un réseau. Avant ça, il m'avait bassiné sur le type de chien qu'il adorait et que, s'il pouvait, il en aurait un parce que.. (je t'épargne les vingt minutes suivantes).
Le repas (très bon au fait) se termine, nous sommes invités à voir un spectacle nocturne en extérieur. C'est magnifique, mais il fait un froid!! -2° lirai-je un peu plus tard. Pas mécontent d'avoir ressorti le manteau...
De retour dans la salle du vin d'honneur, les gâteaux des mariés tardent à arriver, tout le monde s'endort en attendant patiemment, malgré la musique qui retentit. Je suis crevé, j'ai envie de rentrer. C'est ce que tout le monde ou presque fait une fois le gâteau servi. Nous partons sous les cris de stupéfaction de la grande soeur "déjàààà???". C'est vrai que ça devient plus sympa, on est moins nombreux mais il déjà si tard.
Au final? C'est vrai que j'y allais à reculons, pour faire plaisir. Ma soeur a été émue à l'église moi, pas (mais je sais, j'ai un coeur de pierre). Le mariage était bien, un cadre magnifique, pas "d'animations familiales" ni de blagues de fin de banquet du tonton farceur. Je me suis un peu ennuyé à table aussi mais bon, je préfère des banalités plutôt qu'un grand blanc de deux heures. C'était pas aussi terrible que dans la chanson, c'est déjà ça.

Alors voilà, rien de bien tragique, un petit souci et une journée sympa pas très exaltante, c'est des fois, ça aussi le quotidien.

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