Entrée mise en ligne le 19 octobre.

Y a des détails qui ne trompent pas, la spontanéité par exemple. Ca commence par un chat, il y a quelques semaines. On est quelques uns chez Manu (EDIT de 2005 : le tchat de la RDJ était alors hébergé la bas) et arrive une diariste que je connais peu. Je me rappelle immédiatement qu'elle bosse dans le milieu du cinéma, et je commence à lui parler de ma passion pour le cinéma et aussi qu'il m'arrive de passer pas loin de là où elle travaille (enfin travaillait). Réponse immédiate : "Ben viens, je te ferai entrer!!". Je suis très surpris, c'est si spontané. Encore étonné, je lui rédige un mail (avec jeu de mots dans le titre) puis on se met d'accord sur la date.
Il s'ensuit une "jolie rencontre", dix minutes pas plus, le temps d'échanger quelques propos et les produits de nos boîtes respectives. Le deuxième contact vocal se passa quelques jours plus tard par répondeur interposé, lors d'événements beaucoup plus sérieux. Rétrospectivement, je me suis moqué de son ton affolé et stressé (j'ai réécouté son message après coup, c'est saisissant), elle s'est ri de mon intonation calme et posée et du fait que je l'avais "briefée".
Il y a quelques jours, sur le même tchat, s'organise une rencontre entre elle (l'initiatrice de la rencontre) et une visiteuse, diariste que je connais aussi assez mal. L'initiatrice me dit "Cego, tu veux venir??". Surpris encore par la spontanéité, je cogite deux secondes ("elles s'apprécient beaucoup mais ne se sont jamais vues, ne risque-je pas d'être en trop??") et accepte. Un autre diariste est de la partie.

Y a des détails qui ne trompent pas, la ponctualité par exemple. J'arrive avec trois minutes de retard, je suis le dernier. En principe, je ne suis pas en retard mais là j'ai des excuses. Mon métro arrive, je me dis que plutôt que de changer pour une station, je peux rejoindre le lieu de rendez-vous à pied. Le quai est bondé, des gens entrent et sortent par le même petit escalier. Je me dis "les gens sont stupides, il y a une autre sortie", je m'y rends mais elle est fermée (comme quoi le con c'est moi). Je suis la foule et me retrouve sur le quai de l'autre ligne (alors que je voulais sortir). Le métro arrive, il est plein. Je laisse les gens sortir, la sonnerie retentit et les portes se ferment alors que je suis encore sur le quai (comme un con, encore une fois). Le métro suivant arrive, presque vide, et j'arrive à destination avec un peu de retard (j'ai essayé d'expliquer sur place mais c'était confus, je m'en rends bien compte).

Y a des détails qui ne trompent pas, la complicité par exemple. La complicité n'est pas un détail mais elle se manifeste par des petites choses. Une fois réunis, direction un café où l'initiatrice est connue comme le loup blanc. On parle un peu, beaucoup parfois à deux, parfois à quatre et le temps passe, très vite. On sort, il n'est plus si tôt et j'avais bien ressenti le "coup fourré" (fort sympathique ma foi), l'initiatrice a déjà réglé les consommations de tout le monde. On commence à marcher dans le quartier, il s'ensuit naturellement un "vous faites quelque chose ce soir?". La visiteuse a un repas de prévu, qui sera finalement mis de côté. On retourne boire un pot pas loin puis l'initiatrice nous emmène en voiture. Rien que de la voir (la voiture), ça provoque un grand sourire. Une petit mini avec un grand foutoir (euphémisme). Les filles à l'avant, les mecs à l'arrière.

Y a des détails qui ne trompent pas, la vélocité par exemple. On n'a pas un gabarit énorme mais on a eu du mal à rentrer à l'arrière de la mini, repoussant des bidons, nous asseyant sur des éléments non déterminés à ce jour et obéissant aux recommandations du pilote "n'écrasez pas les bonbons". Dans tout ce foutoir, je dépose les produits de "LOJT" et c'est parti, sur les chapeaux de roues, Bowie dans les oreilles. L'initiatrice conduit vite, passant par les voies de bus, zigzaguant à tout va. "J'échangerais pas ma place même si on va dans le mur"? Pas sûr mais presque. On apprécie le voyage le sourire aux lèvres, la remarque taquine en bouche. Je me marre mais je n'oserai pas faire le dixième de ce qu'elle fait (c'est bien pour ça que je suis venu en métro). La direction est bonne mais on a tout de même quelques doutes. Je demande "t'as pas un plan dans ta voiture?", elle me répond "tu dois être assis dessus". Effectivement, c'est le cas (faut reconnaître qu'elle s'y retrouve dans son foutoir). On arrive au restaurant, il reste une table. On n'est pas disposés de la même façon qu'avant ce qui fait que les discussions, les regards ne sont pas les mêmes. Ceux qui "crevaient la dalle" doivent avoir de petits estomacs, je suis le seul à finir mon assiette (enfin ça ressemble presque à un seau). On s'arrange pour l'addition.

Y a des détails qui ne trompent pas, la proximité par exemple. On sort de restaurant, il n'est pas encore trop tard. Les mecs disent qu'ils peuvent reprendre le métro mais l'initiatrice insiste pour nous raccompagner à la gare. On remonte dans la mini et c'est reparti pour la chevauchée intrépide. On se gare en grillant (semble-t-il) la place de quelqu'un qui attendait. On arrive dans le hall. On demande à l'autre diariste mâle "T'as un train tous les combien?", "Une demi-heure", "Et le prochain c'est quand?", "Dans trente minutes...". On ne se voyait pas le laisser attendre seul si longtemps, on a poireauté avec lui (j'ai égayé l'attente en me mouchant un peu trop fort). Le train parti, on dépose la visiteuse puis toujours dans la mini et les bouchons, l'initiatrice me dépose un peu plus loin et je rentre chez moi.

Peut-on résumer ces après-midi et soirée avec ces quelques détails, Toikimeli? Non, il s'agit au mieux de fragments d'instantanés, de bribes à mémoriser (comme le reste de ce journal?). En un mot, c'était bien. C'est toujours magique de voir que ces moments ensemble se sont allongés, spontanément, on se retrouve à 14h30 (14h33 pour moi) et on se quitte entre 23h30 et 0h15. Ce mélange de personnalités qui se connaissent plus ou moins bien a "pris" et c'est toujours drôle de lire leurs impressions.
Tessa est impressionnante par sa vivacité, son énergie fantastique, son enthousiasme et cette facilité de ne pas avoir peur des difficultés qui émergent, elles vont bien finir par s'aplanir à son approche. Elle est un peu tête brûlée aussi, moi qui suis trop précautionneux, ça me fascine. Miss Chococat, c'est plus une découverte pour moi, beaucoup de sensibilité derrière un côté décalé, qu'on retrouve sur son site par exemple. Côté ciné, elle adore Ghost World (que j'ai vu récemment car j'en avais entendu pas mal de bien, et l'ayant vu en tête de la liste Chat fouesque des films 2002, ça m'a décidé à le regarder) et ça ne me surprend pas du tout. Elle a une finesse de perception, un peu critique un peu cynique ou désabusée qui confirme sa justesse de ton et son intelligence. Je connaissais un peu Neev auparavant. Le voir un peu plus m'a permis de me confirmer que sous des dehors plein de dérision et de provocation marrante, il montre une certaine vulnérabilité très touchante que confirment ses gestes et ses regards.
Une rencontre très agréable et étirée au maximum.

Commentaire(s) :
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