Mise en ligne le 17 octobre après des déboires informatiques (terminés je l'espère).
Il faut le reconnaître, je ne suis pas toujours à la hauteur et le pire
c'est que je n'en me rends pas compte. Ca s'est encore prouvé la semaine
dernière.
Résumé rapide de la situation, je mange régulièrement avec Luke. On se retrouve le midi près de mon bureau
et on parle de plein de choses, autour d'une assiette. On a peu travaillé
ensemble mais on a gardé des liens (et ce n'est pas le seul, je m'imagine dans
trente ans si je garde autant de connexions avec mes anciens collègues). Ca
fait plusieurs mois que je lui disais "tu sais les filles (petite précision
hyper résumée : une a travaillé avec nous avant d'être mutée auprès de l'autre)
aimeraient bien manger avec toi, ça fait plusieurs fois qu'elles savent que tu
passes à côté". Je le sentais assez réticent, arguant du fait que les rares
fois (après son départ) où on avait tenté de faire un truc ensemble, elles
avaient rechigné, alors on ne va pas les forcer tout de même. J'insiste
(souviens toi, le bon vieux temps qui n'était pas si bon d'ailleurs mais on en
rit aujourd'hui) et il cède. On trouve une date pour se voir tous les quatre,
on laisse aux filles le choix du restaurant et de l'heure. Forcément, le jour
J, vers 11h30, elles changent le restaurant. Je suis à midi pile comme elles le
souhaitaient, attendant Luke, qui arrive
cinq minutes plus tard (je l'avais prévenu, que, les connaissant, il valait
mieux être un peu en retard qu'un peu en avance).
Nous rentrons dans le restaurant et parlons un peu en attendant. Elles
arrivent à 12h20 (alors qu'elles m'avaient dit "midi pile, parce qu'on a du
boulot, faut pas qu'on traîne"). Discussions animées, bonne ambiance tout va
bien. On se sépare une heure plus tard.
J'ai Luke au téléphone quelques jours plus tard. Je
lui demande sur un ton enjoué "Alors c'était sympa de revoir les filles, non?".
Son ton embêté ne me rassure pas. Je m'interroge et il me dit "ben en fait,
non! Elles n'ont pas arrêté de parler boulot de leurs possibilités de carrière,
alors qu'à leur âge c'est un peu tard d'espérer vraiment grimper. Elles m'ont
demandé combien je gagnais, ont dit "ah ça doit être chiant!" quand je leur
décrivais mon poste. Alors voilà, on n'a plus rien en commun".
C'est bête à dire mais ça m'ennuie. Parce que je ne m'étais rendu compte de rien, parce que je pense que les filles n'ont pas fait ça consciemment, parce que je me dis peut-être que Luke voulait peut-être ce genre de comportement pour se convaincre que c'était fini. C'est bizarre, c'est plus fort que moi, je veux que les gens s'entendent bien, je veux me dire qu'il n'y a pas de raison que ça change, on n'a pas fondamentalement changé. Je me dis que les personnes souvent ne font pas l'effort de s'entendre et baissent les bras "bouh la vie nous a séparés". Mais je dois être trop fidèle et exigeant pour mes relations (ici amicales), apparemment.
Parfois, je ne suis pas à la hauteur et je m'en rends compte (je me demande si c'est moins pire). Résumé rapide de la situation : Ella est dans mes locaux pour la semaine, elle dort dans un hôtel à côté. Seule et loin de chez elle, je vais bien passer une soirée avec elle. On trouve une date commune (entre mes obligations et les siennes) et je sens que c'est mal parti. Elle dépose ses bagages tout d'abord, puis on parle. Je me voyais bien aller un peu plus loin, dans une galerie marchande assez désertée en soirée car c'est un quartier d'affaire, des restaurants sont ouverts le soir. En plus, je peux rentrer chez moi en transport en commun (la Cegomobile dort ailleurs), c'est pas loin pour moi. Elle me dit qu'elle ne veut pas rentrer seule à son hôtel dans un quartier désert, c'est hors de question. Ca me saoule un peu de me rendre sur place, prendre le temps de trouver un restaurant puis la ramener pour retourner au même endroit (c'est quoi cette parano?? Et puis je lui dis que c'est pas parce qu'il y a du monde qu'elle est plus en sécurité. D'ailleurs est-ce que je jouerais au héros en cas d'agression?? Je préfère ne pas me poser la question et espérer que ça n'arrivera pas). On tente de trouver un endroit où manger près de son hôtel. Il faut se rendre à l'évidence, il n'y a pas grand chose. On trouve un vague truc où on mange en vitesse. Je suis mal à l'aise, parce que pour des retrouvailles avec quelqu'un que j'aime bien (mais on aura bien le temps de se revoir à la fin du mois), c'est pas terrible (euphémisme). Elle m'a a demandé "tu as des nouvelles de Joao?" Je lui réponds qu'il ne m'a pas recontacté depuis son départ. Elle a haussé les épaules d'un air triste en disant "c'est souvent comme ça". C'est vrai, et ça m'embête, je vais lui écrire bientôt, même si c'est plus à celui qui est parti de le faire, je ne veux pas que ce lien casse par mon inaction.
Parfois, je ne suis pas à la hauteur mais je ne suis pas le seul. Récemment
(je n'explique pas les circonstances, trop long et pas intéressant), j'ai
transmis un mail à Rodrigue. Ca fait
des mois qu'on ne s'est pas donné de nouvelles (je dis "on" car c'est vrai de
part et d'autre). J'ai ajouté un petit message pour donner de mes nouvelles,
c'était l'occasion. Il m'a répondu en s'excusant du peu de nouvelles données
(t'es pas le seul vieux), qu'il en parlerait plus longuement ainsi que la
visite à Fabio qu'il va aussi faire ce
week-end. Il termine par un "tu me manques" qui me laisse perplexe, surtout car
il n'est pas le seul fautif (et que je connais le côté charmeur et
charismatique du garçon).
Et puis, je me dis que, dans ces trois mots, il y a peut être la volonté de
justement tenter de se rapprocher, malgré la vie, que lui ne veut pas baisser
les bras. Baroud d'honneur d'une amitié de près de quinze ans? Méthode Coué? Je
n'en sais rien. Mais je me dis que moi aussi je le (nous?) néglige et je n'aime
pas ça. Même si quelque chose est cassé entre nous et qu'on est moins proches.
Au début de ce journal, j'espérais passer des vacances d'été avec lui (prévues
un peu plus de dix jours à l'avance surtout quand on part loin), ça ne s'est
pas fait, il n'a jamais répondu, j'ai été déçu. Pourtant c'est mieux que de se
forcer à se voir "pour faire plaisir", pense-t-on.
Alors, il tient toujours
une certaine place dans ma vie (passée surtout) mais il glisse de plus en plus
des amis aux copains ceux qui "déçoivent peu car on en attend moins" comme dit
si joliment Desproges qui ajoute "qu'on reconnaît un ami par la capacité qu'il
a à vous décevoir". Alors, ça doit encore être un ami, ça l'était il y a six
mois en tout cas.
Et pourtant, peut-être en souvenir de ce qu'on a vécu, je
serais prêt à faire beaucoup de choses pour lui. Et je me dis que notre force
c'est d'être amis même si on se voit peu, on sait qu'on est là pour l'autre.
J'espère que c'est aussi le cas pour lui.
Commentaire(s) :
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Note du 19 décembre 2005 :
Brr, bizarre de relire ça alors que ça fait
presqu'un an que je n'ai pas de contact avec Luke. Faut que je lui écrive...
Une des filles présentes ce jour là, c'est celle que j'ai appelée Touraya plus
tard au fait. Concernant ce déjeuner, je crois que j'ai un peu changé depuis
2003. Je n'aime toujours pas ne pas voir quand des amis s'ennuient ou sont
blessés, ça c'est sur. Mais je suis moins catégorique ou nostalgique sur les
personnes qui s'éloignent. Je ne sais pas si j'ai mûri ou si c'est à force de
voir ça se multiplier dans mon entourage (et peut-être que voir cette
multiplication c'est la maturité justement), mais maintenant, je suis plus
résigné. Ca me mine moins le moral et je me dis moins "zut qu'est ce que
j'aurais dû faire pour que ça se passe mieux".
Ce repas avec Ella... Je me souviens que je n'étais pas dans les meilleures
dispositions (sa peur, le fait de devoir la raccompagner...). Concernant Joao,
ça s'est joué à peu de choses mais on a réussi à un peu prolonger le lien...
jusqu'à la prochaine fois (ça me mine moins, promis!!).
Le mail de Rodrigue
illustre bien ce que je pensais. A posteriori (et je suis bien content d'avoir
mes écrits de 2003 pour savoir ce que j'avais en tête!!), je pense qu'il était
sincère au moment où il a tapé ces mots... et puis qu'il est passé à autre
chose. Cette fin d'entrée était une sorte de prière incantatoire...depuis je
pense qu'il est passé (si on reprend l'analyse de Deproges) de "ami" à "copain"
et que ça ne présage rien pour l'avenir.
Commentaire(s) :
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