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Les cogitations de Cegosum

Mercredi 11 février 2004

"Quand je pense à faire Nantes"



Dernièrement, j'ai pris quelques jours de congés et me suis rendu en région nantaise. Une visite à effectuer, un point de chute trouvé et je suis parti. J'ai un côté moins pantouflard (voire plus aventurier mais n'exagérons pas) grâce à ce journal, je vais voir des gens (rencontrés par ce biais) alors qu'il y a un an, ça ne me serait jamais venu à l'esprit. J'imagine que mon entourage doit se poser des questions, se demandant quelle est cette lubie moi qui suis plutôt "ours" d"habitude.

Je pars très en retard. Je ne serai jamais à l'heure prévue, c'est sûr, je préviens donc Abe car je ne veux pas rouler trop vite non plus (hum, mauvais souvenir de cet été). Au milieu du parcours, je sens que je m'endors et je me dis que ce serait idiot de ne pas s'arrêter et risquer un accident, tout ça pour arriver dix minutes plus tôt. Je fais une pause sur une aire de repos, prenant le frais. Ca me requinque
J'arrive dans la ville en question et me dirige un peu au hasard. J'appelle Abe (merci à LOJT de me prêter un portable, ça m'évite de chercher une cabine ET une place pour me garer à proximité), on décide de se retrouver en ville. Il me parle d'une grande place.. que je ne trouve pas sur mon plan car elle est dans le pli de la carte, comme toujours (en fait, ce n'est pas toujours dans le pli de la carte mais on ne s'en rend compte que quand ça nous dérange). Je passerai là bas un peu plus tard et effectivement, elle est dure à rater cette place... Coups de fil au volant (dans les ronds-points, c'est pas simple), il ne voit pas trop les endroits que je lui indique, mais on se retrouve quand même, à coté du château des Ducs de Bretagne, impressionnante forteresse médiévale qui domine la ville.
On se balade dans les charmantes rues piétonnes et on trouve un bon restaurant (un de ses QG mais il en a plein). Pas fou, je le suis pour le chemin du retour.

Le lendemain, je me lève peu après Abe et prends mon petit déjeuner avec lui (le pauvre, pas un moment de répit). Puis, je me recouche. J'exécuterai ce "rituel" plusieurs fois lors de mon séjour. Comme j'ai une visite à faire en soirée, en bord de mer, je décide de ne pas voir la ville aujourd'hui. Je pars donc en fin de matinée et me dirige vers l'ouest... en me perdant un peu. Je me rends vite compte qu'il y a peu de points de passage sur la Loire (je ne vais pas prendre le bac tout de même), aussi je fais demi-tour pour éviter de faire un grand détour. Je déjeune dans une station balnéaire cossue mais préservée, un bon petit restaurant, où je découvre le principe de "suite" (entre l'entrée et le plat). Je me balade un peu puis retourne en bord de mer vers l'ouest. Il fait un temps magnifique, je me gare près de la plage et je sens la fatigue monter. Fatigue aussi provoquée par le muscadet du repas, il est vrai (et la "suite", je suppose). Je me dis qu'il n'est pas trop prudent de conduire dans ces conditions (je deviens sérieux, moi dis donc). Je m'assoupis une grosse demi-heure puis me balade un peu sur la plage. Je reprends la Cegomobile, passe la Loire et vais voir le coucher de soleil dans une station balnéaire cossue et pas du tout préservée (le front de mer tout bétonné entre autres). Ambiance friquée puante, que je supporte en hiver car la densité de population est faible. En sortant de l'artère principale, on trouve tout de même de jolis bâtiments et même des mimosas en fleurs (si tôt?). Et j'entends qu'il neige en région parisienne...

Je reprends la Cegomobile pour aller au lieu de rendez-vous. Je suis en avance, alors je vais au café du coin (le rade du coin plutôt). On se retrouve à l'heure dite. Comment parler d'elle?? (oui Toikimeli, dans ma grande bonté, je vais en parler un peu). C'était il y a quelques mois, on chattait et puis d'un malentendu qui se change en "chiche?" (ce n'est pas le terme exact mais le principe est le même), je réponds "chiche, je viens te voir". Elle a été surprise, croyant que je blaguais, que je ne ferais pas tous ces kilomètres "juste pour ça". Je m'amusais au fil des semaines à la voir mariner, se poser des tas de questions (les rencontres de diaristes m'ont pas mal aidé à franchir cette étape, je dois même dire que je n'ai jamais eu cette appréhension). Pour être honnête, je croyais qu'elle allait trouver un prétexte, une pirouette pour dire "euh finalement, non". A mon grand étonnement, elle qui me paraît être si immature, elle a reconnu sa "défaite" et a joué le jeu (chapeau).
Nous nous dirigeons très vite vers une ville voisine. On mange ensemble dans un café, ça se passe bien. Elle m'avait prévenu qu'elle n'était pas bavarde, ce n'est pas vraiment le cas. Et je repense à son : "et si on n'a rien à se dire???" (j'adore quand ce genre de remarque vient de personnes avec qui je chatte pendant des heures). Je rigole intérieurement, elle est loin de se douter qu'il y a plusieurs mois, elle a fait battre mon coeur très fort.
Une fois le "repas" englouti, nous allons au théâtre assister à une répétition. C'est ... répétitif mais très intéressant de voir l'ébauche d'un spectacle, le jeu des acteurs, sans les costumes, décors, accessoires, les hésitations, les changements, la mise en scène qui se peaufine. On retourne ensuite dans sa ville (pas très folichon la rue principale après 22 heures, y a pas grand chose d'ouvert...). On trouve un endroit moyen et on continue la soirée en prenant un dessert.

Le lendemain, je me décide à visiter un peu Nantes tout de même. Retour vers le château des Ducs de Bretagne. J'entre dans la cour et c'est bizarre. Autant l'extérieur fait très château fortifié, autant l'intérieur abrite des bâtiments avec plein de fenêtres, ça fait plutôt Renaissance. Je retrouve les quartiers où nous étions l'avant veille puis je me dirige vers la Cathédrale (en travaux). Gothique flamboyant d'un blanc intense (pour la partie rénovée), j'aime beaucoup. L'intérieur est empli d'une intense lumière douce (due aussi au manque de vitraux, je suppose). Je continue à me balader dans le centre, décidément très agréable, un mélange semble-t-il harmonieux entre la grande ville culturelle, agréable à vivre et la petite ville à taille humaine (il faisait beau aussi, ça aide). Je rentre en fin d'après-midi chez Abe, après être passé à la médiathèque : je bipe quand j'entre. "Vous rapportez des livres??" "Ben, non c'est la première fois que je viens". Forcément, je bipe à nouveau à la sortie.
Le lendemain, direction les musées. Muséum d'histoire naturelle d'abord, pas très grand (une partie est en travaux). Je m'amuse de voir une exposition sur les interactions faune/flore entre l'Europe et l'Amérique du Nord puis je vais dans le vivarium où je souris en voyant un copperhead et un cottonmouth (comme dans Kill Bill). Retour dans le centre et repas dans une brasserie (fondue de poireaux, ça change des accompagnements habituels de plats du jour). Ensuite, je vais au cinéma voir 21 grammes film pas trop mal (on en a dit tellement de bien partout... je le trouve bien joué, pour le reste, ce n'est pas si génial que ça). Je me rends au musée des beaux arts (quasiment que de la peinture) où Abe m'appelle. On se retrouve pour aller au cinéma. Dans la queue pour RRRrrrr!!! (film largement dispensable), nous parlons du titre, imprononçable. Je lui dis "il parait que pour le film "Baise moi", des gens demandaient à la caisse "Fais (faites?) moi l'amour, s'il vous plait". Abe demande sa place et la paye, je le suis et balance d'un air moqueur (et perfide) "La même chose s'il vous plait". On va au restaurant parler de mes visites nantaises. Je suis étonné qu'il n'ait jamais vu la cathédrale (éclairée aujourd'hui par un soleil rasant donnant sur la façade... c'était magnifique, sauf les échafaudages). On rentre en parlant beaucoup de musique et de cinéma. Je le quitte le lendemain matin, le remerciant pour son accueil et à charge de revanche bien sûr.

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"Quand je pense à faire Nantes,... je me plante" Desproges, légèrement inspiré par Brassens

Note du 1er mai 2006 : Comme quoi des fois, il m'arrive d'être joueur. Ce voyage en Loire Atlantique c'est un mélange de raisonnement "je connais Abe là bas, ça peut me faire un point de chute" et de chiche "oui, miss, je suis cap' de venir là bas".
J'ai un bon souvenir de cette petite virée, l'hospitalité d'Abe, la visite de Nantes qui paraît être un bon compromis entre la ville de taille humaine et la grande ville culturelle, la balade vers Pornic et La Baule puis Saint Nazaire avec elle (elle qui avait tant fait battre mon coeur... de peur car elle est la cause de ma frayeur
ce jour là. Peut-être aussi que je "fuyais" mon anniversaire. Ce qui est rigolo c'est que si j'accepte le poste en Suisse, je vais être proche à la fois d'Abe et d'elle.

Commentaire(s) :
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