Ca a été dur vendredi dernier. Le chef de Sancho voulait qu'on se
rencontre pour parler d'un truc que je vois directement avec lui. J'avais donc prévenu
Sancho que je serai dans les locaux de
LOJTZone toute la journée et qu'on pourrait donc en profiter pour parler.
J'arrive bien trempé (météo à la con!), ça fait plus de deux mois que je n'ai pas mis les pieds dans ses locaux et je me demande
comment va être l'accueil. Comme prévu, on (enfin mes supérieurs de la direction financière, de
Sancho jusqu'au plus haut niveau) me demande des nouvelles de ma santé, suite
à mon opération. Je donne des détails, affirme que tout va bien...
Je travaille une grosse partie de la matinée avec le chef de Sancho, on
prépare le futur. Je vais ensuite voir Sancho qui a beaucoup de choses à me
dire (il n'est jamais très concis de toute façon).
On parle tout d'abord du futur immédiat. Comme il me l'avait dit, en principe, je garde mon travail sur mes
deux catégories, vais prendre en charge les travaux annexes de Joao et
Ella s'occupera de la catégorie de Joao.
La nouvelle personne prendra peut-être en plus du travail de celle qu'elle remplace quelques petits trucs faits par
Joao. Sancho me demande ce que j'en pense.
Je lui dis sans trop me mouiller que ce n'est pas très logique que j'ai trois catégories et Ella
une seule tout comme ce n'est pas logique qu'Ella travaille avec une équipe à
Paris et une à Rome. On va tenter comme ça au début, on verra ensuite
Mais Sancho a d'autres choses en tête! Il tenait à me faire savoir que je suis très intelligent et que je pourrais sans doute aller plus loin si j'avais la volonté et/ou plus confiance en moi. Il a été un peu déçu que je ne prenne pas le départ de Joao comme un challenge pour donner encore plus. Je lui réponds que ce n'est pas vraiment le départ qui a motivé cette réaction. Joao était le pilier, faisait beaucoup de tâches que nous utilisions tous, et les faisaient vite et bien. Je savais bien qu'il partirait un jour et ça ne me dérange pas de prendre sa place et devenir le leader du groupe (je me suis reposé au maximum sur lui, il faut bien le dire.... mais pas à Sancho tout de même). Prendre la tête et former un nouveau, c'est dans l'ordre des choses (et aussi un peu pénible). En revanche, devoir assumer ses tâches en sachant qu'il n'est pas remplacé, c'est très différent.
Sancho botte en touche et parle "plus en général". Il me tient à nouveau le discours précédent, que je suis brillant et que je peux aller loin (et qu'il ne le dit pas à tout le monde). Chez LOJT, pour progresser, il faut faire plus que ce qu'on demande, explorer de nouveaux horizons, être bon et le faire savoir. Certains grimpent vite, d'autres gardent le même poste toute leur vie, pourquoi pas, après tout.
Ca m'énerve de l'admettre mais il n'a pas tort, Sancho. Il me met face à
mes contradictions et je ne peux pas le lui dire. J'aime bien la situation actuelle, je ne suis pas trop embêté, j'ai
un travail qui me plait plutôt et pas mal payé. Mais je sais que ça ne peut pas s'éterniser. Et aller dans un
domaine (ou une entreprise) que je connais moins/pas, ça me fait un peu peur. Je sais que je ne veux pas (et
surtout ne peux pas) rester au même poste. Car si ça passe mal chez LOJT, je
serais moins "vendable" ailleurs. Et puis, je risque de m'ennuyer au bout d'un moment, à toujours faire la même chose.
D'un autre côté, bosser comme un taré, se couper de pas mal de vie sociale juste pour avoir des promotions (à
l'étranger? oui c'est obligatoire) et avoir plus de responsabilités, d'argent et de pression, ça ne m'intéresse pas.
Je caricature peut-être,
il se peut qu'en étant vraiment haut, on ait moins de pressions car on la fait retomber sur d'autres. J'aimerais ne
pas avoir à choisir : avoir un boulot sympa mais sans que ça n'empiète sur ma vie privée. Faire des efforts ponctuellement
mais pas en permanence.
Je ne suis pas exempt de reproches, je pourrais en faire bien plus. En étant plus
efficace, plus productif (en passant moins de temps sur le net par exemple). C'est comme si je me bridais pour ne pas
qu'on me propose de postes plus intéressants (et plus exigeants) pour ne pas avoir à choisir en somme.
Tout ça, je ne peux pas le dire à Sancho. Comme je peux croire qu'il a peur
que ça se passe mal et fait tout pour motiver ses troupes. Alors oui je suis intelligent mais il a aussi intérêt à me
le dire (et à ce que la transition se passe bien). Mon dernier poste chez LOJTFrance
était un poste où j'étais aussi le pilier et ça m'avait plu (au début après j'en ai eu marre de devoir expliquer au-dessus
qu'on ne pouvait pas faire comme ci ou comme ça). J'ai accepté de venir chez LOJTZone
pour être plus exposé (en bien ou en mal, les actions ont plus de conséquences) et aussi pour échapper au directeur
financier de France. J'ai pu grimper tout en me préservant et j'aimerais que ça continue. Alors, j'ai noyé le poisson
face à Sancho et je reste avec mes doutes et mes appréhensions. Je vais
tout de même essayer d'en faire plus (surtout de faire mieux), ça pourra me servir. Mais, je me vois mal devenir un
loup qui va enfoncer les autres (sans le montrer bien entendu). En fait, c'est l'engrenage qui me fait peur, je refuse
de me "prendre au jeu", un jeu absurde et sans fin. J'espère pouvoir trouver une voix moyenne.
Ce qui
est drôle, c'est que Thierry a eu son entretien annuel et il a un peu le même
dilemme (un peu car il a une famille, lui).
J'ai pas mal travaillé vendredi alors que bon nombre de personnes étaient parties. Je suis rentré sous la pluie en trimbalant, comme un crétin, deux sacoches : mon ordinateur portable et celui de Joao (il faut que je récupère les fichiers). On ne m'a pas pris pour un trafiquant d'ordinateur tant mieux (costume et cravate, ça aide toujours). Gros changement en perspective pour moi (faut pas s'évanouir, Toikimeli, ni se moquer, merci), je vais aussi récupérer le téléphone portable professionnel de Joao. C'est tout à fait moi : quand je décide d'aller quelque part, je fonce mais en même temps, je reste un peu indécis, prêt à faire machine arrière si nécessaire. Alors avoir ce portable, ça me permet de dire que j'en ai un sans l'avoir vraiment voulu (oui je sais, je suis compliqué).
J'étais un peu énervé par cette journée peu satisfaisante (se dire que "ce sera pire après" n'est jamais très jouissif). Heureusement, un peu de chat et de musique m'ont libéré l'esprit.... jusqu'à lundi.
Commentaire(s) :
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Note du 5 septembre 2005 :
Très bonne analyse, rien à rajouter, si ce
n'est que deux ans après rien (ou presque) n'a changé et qu'il ne faudrait pas
que ça dure comme ça trop longtemps.
Commentaire(s) :
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