Vendredi 15 avril 2005
Coquillage et feu de bois
C'est bizarre des fois les centres commerciaux. Il y a quelques semaines, j'ai mon lundi de libre. J'en profite pour faire un petit tour à la Défense, j'ai une place de concert (excellent d'ailleurs) à aller retirer. Puis je vais musarder en vitesse aux Quatre temps, alors qu'on s'approche de midi, période de pointe que je préfère éviter. Le temps d'acheter une paire de lacets (grrr je déteste quand un lacet craque), je me rends au centre commercial. Je trouve quelques trucs qui m'intéressent et file aux caisses avant de vraiment entamer l'heure du déjeuner. A la caisse, une silhouette familière. Oui, c'est bien elle, ma première chef de produits de chez LOJT! Ca fait bien trois ou quatre ans qu'elle est partie. J'hésite, que faire? Je vais à une caisse un peu plus rapide et je jette un coup d'oeil dans sa direction de temps en temps. Je paye juste avant elle, donc je me décide à aller vers elle. "Bonjour" "Oh tiens, salut." Je ne me souviens pas qu'elle ait dit mon prénom, ça veut sans doute dire qu'elle l'a oublié. On discute deux minutes (elle fait sa pause déjeuner), elle n'a pas changé de boîte, demande quelques nouvelles rapides puis me lance, ironique, "T'as pris un jour de congés?? Ben t'as raison de venir ici, c'est super palpitant.." et puis "Ca m'a fait quelque chose y a deux ans quand j'ai vu que vous aviez vendu ces produits!". Ben oui, moi aussi un peu, c'était mon premier produit. Forcément, elle ne peut pas rester longtemps, mais il faut dire que je n'avais pas vraiment envie non plus. A posteriori, je me demande ce qui m'a poussé à passer le pas, alors qu'on n'était juste des collègues et que ça remonte à plusieurs années.
Vendredi dernier, je vais faire quelques courses. Forcément, je ne suis pas tout seul. J'attends patiemment mon tour et regarde les gens alentour. Derrière moi, un gamin de sept ans qui demande des chewing-gums (près de la caisse) à son père, qui est contre. "Mais pourquoi on achète ce que TU veux et pas ce que JE veux". Tant de mignonne naïveté, ça fait marrer le magasin. Un peu derrière moi, la caisse d'à côté, je remarque Alexandre Pesle. Je me souviens l'avoir vu au même endroit il y a quelques années. Là aussi, je cogite. Bon j'ai pas trop envie de l'emmerder mais si une occasion se présente, j'aimerais bien lui dire qu'à la différence de plein de gens, je ne le connais pas depuis la diffusion d'une mini série à succès, mais que je le "suis" depuis l'époque du JTN ("oui mais humide"). L'occasion ne se présente pas, je ne vais pas non plus attendre pour faire le lourd, je m'en vais avec cette pensée bizarre que ça m'a fait plaisir de le croiser à nouveau.
Samedi matin, j'ai enfin un coup de fil de Fabio : ça fait une semaine que je tentais
de le contacter pour savoir s'il allait au repas organisé par notre
prépa. Je me disais que je n'en avais pas vraiment envie, la dernière
fois, j'étais le plus vieux, le plus proche de moi étant de
deux promotions plus jeunes, alors sans Fabio et même si ça pourrait
me servir et que je risque de m'en mordre les doigts (c'est comme ça
qu'on se fait des réseaux), ça ne m'attire pas plus que ça.
Fabio est bizarre au téléphone, comme si, il devait parler de
quelque chose sans trop savoir comment l'aborder et préférant
parler de banalités pour gagner du temps. Il me dit qu'il ne sera pas
au repas de notre prépa, puis me demande comment je vais. Quand c'est
"à son tour" de parler, il me met au courant de ses recherches
amoureuses sur les sites de rencontre. Il voit quelqu'un depuis peu, mais,
alors que ça démarre et n'est pas encore "officiel",
il a quelques soucis avec certains aspects de sa personnalité. Je lui
demande, avec le ton exact très cynique de la citation, si elle est
du genre à penser "Ah ben forcément quand on est caissière,
on n'a pas de stock options". Il explose de rire, loue ma capacité
à dire le mot qui fait mouche et dit que ça pourrait être
un autre aspect qu'il n'aime pas. Son souci est qu'il est aussi en contact
avec quelqu'un aux Etats-Unis et que cette personne a des tas de points communs
avec lui. Il m'en parle avec beaucoup de passion. Le hic, c'est qu'il doit
voir la première personne ce soir et se demande (et me demande) s'il
doit lui dire qu'il a quelqu'un d'autre, ou pas puisqu'ils ne se sont rien
promis encore.
Je n'aime pas donner des conseils sentimentaux, c'est souvent
plus inutile (ou pire) qu'autre chose. Je réfléchis quelques
secondes et lui donne mon opinion : "Tu sais, souvent le net a ceci de
trompeur qu'il montre les affinités et cache le reste. Et souvent on
idéalise puis on se rend compte que l'autre a aussi des défauts
(souviens toi de 2002/2003, Cego). Alors, il me paraîtrait un
peu prématuré que tu as une relation, surtout quand cette personne
est de l'autre côté de l'océan." Apparemment, ça
le fait réfléchir et il me dit que j'ai raison. J'espère
ne pas avoir été inutile, on verra bien.
Samedi, comme je l'avais indiqué la fois dernière,
je suis invité chez une amie. Ses parents vendent la maison pour s'installer
en bord de mer et laissent leurs cinq enfants faire une fête dans la
maison vide. Comme j'avais écrit, j'y vais sans grand enthousiasme,
surtout qu'elle prévient quinze jours avant, alors que je la ramène,
au point du jour, après un concert excellent, et un after (oui bon
une sorte d'after, Toikimeli) que je quitte prématurément car
je suis malade. Le jour J, je profite que ça se passe à Neevville
pour aller prendre un pot avec Neev
avant ma soirée. Rendez-vous devant la mairie, qui ressemble vraiment à
celle de "Retour vers le futur", inspection de la cegomobile en
fonction du code de la route en vigueur et ensuite direction "au bureau"
(c'est le nom du café) pour un pot.
Deux heures bien sympathiques plus tard, je me gare pas loin de chez mon amie.
Les décibels sont de plus en plus forts à mesure que je me rapproche,
ça sent la fête en effet. J'entre et elle m'accueille, puis me
fait faire le tour de la maison, bien vide effectivement. Le salon est plein
de musique bien forte, un feu a été fait dans le jardin, éclairé
par un gros spot, pour faire quelques grillades. Je garde mon manteau car
il fait déjà frais et je vais autour du feu. C'est le lieu de
rassemblement de tous ceux qui fuient le son et veulent un peu de chaleur.
Je vois tous ses frères (quatre je crois) et quelques uns de ses amis.
Comme elle a huit ans de moins que moi et que c'est la cadette, on croit que
je suis ami de ses frères. Je rigole aussi quand je dis que je bosse
chez LOJT, ses amis à elle me disent "Ah t'es en stage là
bas?? Sympa". "Euh, non ça fait huit ans que j'y travaille".
"Eh oui, intervient mon amie, Cego c'est un vieux. Sans doute le plus
vieux ici". Marrant comme j'ai les réactions habituelles, les
gens me parlant (parfois je dois les pousser un peu, mais rarement) de leurs
habitudes de consommation. Une de ses amies d'enfance et on sait que "L'ancienneté
dans l'amitié c'est des galons parfois cruels", bien éméchée
n'arrête pas de donner encore plus de détails...
Finalement, je ne m'ennuie pas du tout, même si, du groupe d'amis invité,
j'ai été le seul à venir ce soir. Je parle avec un jeune
qui vient de finir un stage au parlement européen "Ah tiens, je connais quelqu'un
là bas, enfin je suppose que beaucoup de monde y travaille". Je m'éloigne
un peu du feu qui meurt peu à peu, et je me dis que je vais avoir cette
odeur de feu de bois incrustée dans mes vêtements. Je me rapproche
de la maison mais les décibels ne m'incitent pas trop à rester.
Il est une heure du matin, je prends congé et rentre chez moi.
Commentaire(s) :
Warning: mysql_query(): supplied argument is not a valid MySQL-Link resource in /mnt/108/sda/0/0/cegosum/commentaires-2.0/commentaires/config/fonctions.lib.php on line 47
Warning: mysql_fetch_array(): supplied argument is not a valid MySQL result resource in /mnt/108/sda/0/0/cegosum/commentaires-2.0/commentaires/config/fonctions.lib.php on line 48
[]