Mercredi 18 août 2004
De l'Atlantique à la Méditerranée
Ouch, tellement de choses à écrire ici que c'en est presque décourageant. Allez, je m'y mets, Toikimeli, je vais y aller petit à petit.
Les vacances, ça commence presque un samedi à la pseudo plage
parisienne. On est le soir, il fait super beau, Aldebert chante dix chansons
pour pas un rond et c'est super bon. Il est toujours plein de talent et a
conquis pas mal de monde, qui passait juste pour voir. Parmi eux, il y avait,
mais pas seulement, la fille à la chouette. En
parlant la fois dernière, elle m'avait dit qu'elle est bisontine, du
coup forcément "ben tu connais Aldebert alors??". Comme ce n'était
pas le cas, je lui ai écrit qu'il passait sur Paris pour gratuit. Elle
a pu venir et a trouvé ça très bien, pff évidemment.
Toujours souriante la fille à la chouette, ça m'a fait bien
plaisir de la revoir.
Enfin tout ça, c'est bien sympa mais c'est pas de vraies vacances juste
un avant-goût.
Les vacances, ça commence donc un jeudi
soir. Cinq heures, j'ai pu faire ce que je voulais, notamment un mail de boulot
en réponse à ce cher Sancho qui me brosse dans le sens du poil tout
en étant vachard : "Tu as un potentiel énorme, mais tu ne fais
que ce qu'on te demande, rien de plus. Alors, tu vas moins bien tirer ton
épingle du jeu que quelqu'un de moins brillant". Du coup, j'ai
bossé sur un petit truc en plus pour dire que oui, je fais plus que
ce qu'on me demande. Mon bureau est propre, j'ai une réponse automatique
à mes messages, je peux partir. Je quitte le bureau, disant "au
revoir" aux collègues encore présents. Je passe devant
la stagiaire (qui vient d'arriver) et elle sent à mon "Bonsoir"
souriant, à l'heure inhabituelle et à mon ordinateur portable
en bandoulière que ce n'est pas un "Bonsoir", comme les autres.
"Tu pars en vacances?" dit-elle sur le ton "T'as trop de la
chance, moi j'ai pas de vacances". "Oui", "Tu reviens
quand?", "Le 23 août", "Le 3 août?? C'est
court", "Non, le 23", "Argh, je te hais". Eh ouais
miss, moi aussi j'ai été stagiaire.
Merci le train, j'arrive en fin de soirée à destination. Une
heure plus tard, c'est l'odeur familière de la pinède endormie
que je sens. Retour dans ces Landes girondines, la maison a encore un peu
changé (en mieux comme toujours).
Une grosse semaine de repos en fait. Rien de particulièrement palpitant
mais de bons moments.
Un passage dans un château où nous avons nos habitudes pour acheter du vin.
Nous slalomons presque entre les vignes du Médoc. La jeune qui nous
accueille et qui est là depuis pas loin de dix ans blague avec un cousin
de mon père, se moquant des jeunes avec son accent chantant. Puis,
elle lève les yeux vers moi "Le prenez pas pour vous, hein??".
Je réponds dans un sourire "De toute façon, on doit avoir
le même âge", elle lève les sourcils d'un air interrogateur,
je lui dis "Trente". Elle soulève les sourcils, un peu surprise
puis acquiesce d'un regard... A se demander si je fais vraiment si jeune que
ça??? Enfin, je me rappelle qu'il y a huit ans, elle avait cru que
j'avais "séché les cours", comme si j'étais
au lycée.
Petites baignades à l'océan, plutôt chaud (pour l'Atlantique) mais toujours
aussi violent, une leçon d'humilité dès le premier jour quand la vague qui
doit me ramener sur le rivage me fait toucher le sol, forcément à
l'endroit où il y a des cailloux. Je rentre deux fois en courant, profitant
de la douceur vespérale. Je ne vais pas faire le fanfaron, je n'ai
pas trop fait de sport, mais pas trop d'excès alimentaires non plus.
Forcément avec un anniversaire à fêter et pas mal de proches
en visite, c'est moins simple.
Dans ces proches, il y a le cousin de mon père et son épouse.
Lui ne change pas (sauf son tour de taille), toujours grande gueule aux idées
un peu courtes et bien arrêtées. Il est exquis quand on évite
de parler de ce qui fâche. Ancien militaire, il a réagi violemment
quand j'évoquais la flemme et l'idée de "faire un hamac
avec le drapeau" (Aldebert dans "La méthode couette"
parlant de son service militaire). "Alors là, Cego, je ne suis
pas d'accord, j'ai vu des potes revenir avec ce drapeau autour de leur cercueil,
désolé, l'insulte au drapeau, je ne peux pas". "Insulte",
tout de suite les grands mots alors c'est juste le point de vue d'un appelé,
pas franchement militaire dans l'âme. Je résiste à l'envie
de lui balancer que quand on est militaire de carrière, on peut s'attendre
à ce genre d'éventualités, que c'est regrettable mais
que ça peut faire partie de la fonction. Je résiste aussi à
l'envie vacharde de balancer un couplet de "Où c'est qu'j'ai mis
mon flingue" de Renaud, du temps où il était très
virulent : Je peux pas encaisser les drapeaux, quoique le noir soit le
plus beau. La Marseillaise même en reggae, ça m'a toujours fait dégueuler".
Tiens, je me demande de ce qu'il pense (ou pensait à l'époque) de la Marseillaise
de Gainsbourg.
Quelques jours plus tard, d'autres amis sont venus, à la place d'amis allemands qui devaient repasser
mais étant un peu (euphémisme) désorganisés, leur arrivée tombait mal. Dommage, ça m'aurait fait plaisir
de les revoir, surtout quinze ans après.
Eh oui, ça fait pile quinze ans. Je quittais mon correspondant allemand pour retrouver celui de ma mère. Il était venu me chercher à la gare avec sa soeur qui conduisait une Porsche. Ca peut faire classe comme ça mais à l'arrière, on n'a pas beaucoup de place, il faut bien le dire. On partait le lendemain dans leur minibus Volkswagen, qui va si bien avec sa décontraction bordélique et le côté grand gaillard barbu écolo. J'avais égaré mes papiers (ou laissé dans le coffre), alors ils (lui et sa femme) m'avaient dit "planque toi à la frontière". On devait s'arrêter chez mes parents (absents) en région parisienne mais arrivés devant la porte, je me rends compte que je n'ai pas les clés et que tous les voisins sont en vacances. Pas de souci, on continue vers le sud ouest et on se pointe à La Rochelle chez mes grands-parents paternels un peu surpris. Du coup, le lendemain la route fut plus courte et on s'est moqué de moi. Et comme je l'ai déjà écrit ici, c'est ce jour que j'ai appris la mort du père de ma mère. On se souvient aussi de leur passage cette année là car on a eu besoin de leur aide un 15 août, alors qu'on s'était rendu compte que l'évacuation des eaux usées ne marchait pas, une machine finissant le chantier étant passée pour tasser le sable, ce qui avait cassé le tuyau en dessous. Mon père et l'Allemand avait creusé pour faire une réparation de fortune, et, mettant le tuyau à l'air, avaient sauté rapidement en dehors du trou alors que les gargouillis indiquaient que le tuyau se débouchait à grande vitesse.
Un soir, alors que j'étais "en ville", mon portable sonne. "Cego, on est
rentrés y a des cousins qui sont là. Ils sont en vacances dans le coin et
t'invitent à dîner". Chouette, ça fait trois mois qu'on ne s'est pas vu et
puis eux aussi, je les aime bien, surtout pour leur côté décontracté. Je rentre
à pied et c'est là que, ayant mon appareil photo sur moi, je me décide de
prendre Anastasius (mon croco en plastique) en situation, je vais peut-être
même ouvrir une page spéciale (j'ai continué au Liban à faire des photos de
lui). Petite soirée sympa avec ces deux couples (dont un de Dijon et qui ne
connaît pas Jamait, pfff) et les quatre enfants plutôt calmes. Retour
tardif dans la nuit.
Peu de temps après, j'ai vu le voisin, un gars un peu plus jeune que
moi, qui vient en vacances à côté. Un phénomène,
il faut être préparé à son côté hâlé
hableur, commercial rital. Il y a deux ans, il cherchait un appartement pour
aller avec son canapé (sic), maintenant, il est plus stable, vivant
avec une femme plus âgée et ses deux enfants. Il paraît
serein, habitué à la vie locale et ne voulant pas du tout revenir
sur Paris. Je l'aime bien, parce que sous ses côtés un peu vanneur
et beau parleur, je sais qu'il est très fiable, qu'il a aidé
ma soeur en de nombreuses occasions et qu'il a un coeur d'or. Sa grand-mère
nous a confirmés ça quelques jours plus tôt.
Parmi les nombreuses autres personnes vues, il y avait ma soeur. On a passé pas mal de temps ensemble, le temps d'un plan lose dans la grande ville de coin, ratant une exposition car les infos étaient mauvaises, allant tout de même au cinéma "pour utiliser des places". Et puis un soir, sur mon initiative, reprenant la belote familiale en battant (euphémisme encore) nos parents. On part moins ensemble du coup on joue moins.
Le temps n'a pas toujours été beau, aussi on a fait quelques balades, j'ai acheté un peu de vin pour Rodrigue. Rodrigue, que j'ai eu au téléphone. Je lui ai demandé de repousser mon vol, puis il m'a appelé pour me donner des coordonnées. On se retrouvera là bas, bientôt, le vol pendant la nuit et avec escale puis arrivée au petit matin, risque d'être un peu dur. Un proche me dit "Tout de même , il exagère Fabio à ne pas venir avec tout le pognon qu'il gagne." Je réponds que ce n'est pas si simple en fait, qu'il a sans doute peu d'argent de côté, malgré son gros salaire, et que Rodrigue a aussi des torts. En nous prévenant tard pour un si long mariage, en ne répondant pas à Fabio, en supposant que pour la mi-août, on n'avait rien de prévu. Et j'ajoute que j'y vais par devoir, parce que c'est Rodrigue, mais pas vraiment par plaisir, il faut bien le dire.
C'est le jour du départ, on me dépose à la gare in extremis (pourtant on avait pris des marges). Je monte dans le train et suis cinq heures plus tard chez moi. Coup de fil de Rodrigue dans le train : "Cego, tu arrives demain matin et on part en excursion dans le sud deux jours, tu viens??". Je réfléchis deux secondes et dis que je suis partant. Je serai crevé mais au moins je verrais des trucs. Je n'ai rien préparé pour le voyage, autant sauter sur l'occasion de ne pas risquer de m'ennuyer. Chez moi, j'ai trois heures de pause pour me doucher, refaire ma valise (j'ai failli oublier les chaussures pour le mariage) avant de repartir pour Roissy. Départ vers minuit, vol de nuit via Chypre, deux heures d'escale où j'enlève mes lentilles pour reposer un peu mes yeux. Ensuite vol vers Beyrouth et arrivée à 7h30. Ca y est j'y suis, pour une semaine!
Commentaire(s) :
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