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Les cogitations de Cegosum

Lundi 23 août 2004

Au nord, c'étaient les Cèdres



J'arrive à Beyrouth au petit matin. Je n'ai presque pas dormi, évidemment. Je m'arrête pour remettre mes lentilles (deux heures de repos pour mes yeux c'est déjà ça) et faire un peu le point. Je me dis que je suis seul ici car certains proches n'ont pas pu et/ou pas voulu venir, pour des raisons financières et temporelles, que je n'attends pas grand chose du voyage (pas vraiment préparé d'ailleurs) et que la journée qui s'annonce va être longue. J'achète mon visa. Tiens on peut payer en euros, ça tombe bien, à force de courir et de me dire "je tirerai de l'argent plus tard pour le changer sur place", je n'ai pas pu le faire et je me retrouve avec quelques dizaines d'euros et de dollars seulement. Je passe la douane et récupère ma valise. Comme prévu une voiture m'attend. Je sors; goûtant l'air local. Il n'est pas encore huit heures et il fait déjà chaud et lourd et on sent que ça ne va pas s'arranger. Je monte à l'arrière du véhicule et remarque avec étonnement qu'il y a une ceinture de sécurité. Je me dis que dans mes clichés, ce n'était pas un élément très usité en Orient. Je veux l'attacher mais me rends compte qu'il manque la partie basse. Ah donc, ce n'était pas un cliché, ça sert peu la ceinture.

J'arrive à l'hôtel où j'aperçois Amandine et la soeur de Rodrigue qui a toujours les mêmes longs et raides cheveux noirs, toujours ce regard pénétrant mais qui a doublé de volume depuis la dernière fois que je l'ai vue (ça fait quatre ans au maximum, je crois). Rodrigue est dans le hall et me demande si ça va, si j'ai un peu dormi. J'ai le temps de mettre mes affaires dans ma chambre, vider un peu mon sac et manger un morceau en vitesse avant que la voiture nous emmène au nord-est du pays (il n'avait pas dit "sud" hier Rodrigue?). Sa mère me voit et me salue d'un "tu n'as pas bougé Cego depuis plus de dix ans que je te connais" repris en choeur par sa fille. C'est gentil et ça me fait très plaisir mais je ne crois pas que ce soit si vrai. Enfin plus que Rodrigue qui a pris du poids (lui aussi) et perdu des cheveux en dix ans. C'est moi ou je balance ce soir, Toikimeli?
Surprise, je retrouve Rebecca! Je me rappelle immédiatement que je l'avais rencontrée chez Rodrigue lors d'un premier de l'an, juste avant la création de ce journal. Un look très garçonne avec des cheveux très courts, ses yeux enrimmelés et un quelque chose qui met plait dans son attitude et son discours. A l'époque, je revenais de la Réunion et j'étais malade (extinction de voix, tu imagines??) mais j'ai gardé un bon souvenir de notre rencontre. Surtout que Rodrigue, par provocation et/ou par goût, nous avait infligé sa musique bas de gamme. J'avais émis de vaines protestations (vaines car ça l'encourage tout au plus) et Rebecca avait dit "moi j'aime bien Bénabar et Delerm". Ah, une fille de goût s'éloignant des hurleurs recrutés sur faux concours à la télévision, ça fait plaisir. Elle travaille toujours avec les futurs mariés, s'est déjà baladée dans le coin (dont elle n'est pas du tout originaire même si on semble le lire sur son visage et au teint de sa peau). Je suis bien content de revoir une tête connue.
En revanche, je n'ai pas reconnu immédiatement Perrine, rencontrée deux ans auparavant. C'est une ex-collègue (et une ex tout court) de Rodrigue. On embarque dans le minibus, je me moque un peu de mon pote et de son métier et lui me dit à l'oreille "fais gaffe à ce que tu dis un de mes associés est là". Ca me met en colère (rentrée).. Pourquoi il a fallu qu'il invite ses patrons sur une semaine aussi! Je me calme, monte dans le bus et tente en vain de me reposer un peu. Nous passons dans la vallée de la Kadisha, célèbre pour ses monastères cachés dans la montagne (beaucoup de photos ci-dessous mais une image vaut mille mots, non?).

Nous visitons deux monastères, Rebecca cherche un lieu pour devenir ermite d'ailleurs. Certains sont vraiment bien, frais et relativement confortables. Je ne suis pas sur qu'ils recrutent en revanche. Ensuite, nous arrivons en altitude. L'hôtel où nous allons passer la nuit, est une station de ski en hiver. Je ne m'imaginais pas le Liban si haut (plus de 3000 mètres pour le point culminant). Du coup on peut trouver des cheminées dans les chambres et le salon, c'est drôle! On peut noter qu'il fait nettement plus frais, sec et brumeux qu'à Beyrouth. On nous prépare un petit repas... Je me doute bien que l'heure n'est pas forcément respectée au Liban mais ça n'a pas l'air d'être petit du tout comme repas, car ils mettent le temps pour l'amener. Comme nous le craignions les entrées sont énormes (enfin entrées, ça représente une grosse partie du déjeuner tout de même) et le repas très copieux.

Après le repas, nous nous baladons dans une grotte, très humide et très fraîche. On y supporte bien le pull et on se rend compte que ce pays n'est pas si aride que ça. D'ailleurs des monastères, on peut voir des plantations en terrasse. L'eau est là, pas loin du tout. Nous partons ensuite pour les Cèdres. Apparrement, c'est l'unique endroit du pays où il reste ce symbole du Liban, protégé désormais. De grands et majestueux arbres, assez peu nombreux toutefois.

Il est déjà tard, nous rentrons à l'hôtel. J'ai plutôt bien tenu le coup en fait, mais je ne vais pas m'éterniser ce soir. Rodrigue me dit qu'on partage une chambre et ça me ravit.. et me rappelle de vieux souvenirs. D'ailleurs, je me demande si quand je raconte aux autres mes pérégrinations en France ou à l'étranger avec Rodrigue, c'est pas une manière de marquer mon territoire, de dire que j'ai vécu ça avec lui et que ça, on ne me l'enlèvera pas. Tout le monde s'assoupit un peu, sauf moi qui veut faire une bonne nuit et craint d'avoir du mal à trouver le sommeil si je dors en fin d'après-midi. Je descends et parle pas mal avec Rebecca et le chauffeur. Il nous livre certaines clés sur le Liban et de ses visiteurs. Il nous dit qu'il emmène des fois des Saoudiens qui ne sont pas du tout aimés ici et qui sont très souvent des hypocrites envers l'interdiction de l'alcool. Au premier arrêt, le chauffeur prend une canette de coca, la vide presqu'en entier, la remplit de whisky et la propose au Saoudien, qui sauve ainsi les apparences. Ca me rappelle un marin de ma famille, il y a longtemps, qui demandait à un musulman pourquoi il buvait de l'alcool, si ça lui posait pas de problème dans sa foi. "Oh mais je fais ça derrière la porte de la cabine, Il ne me voit pas"... et je ne crois même pas que c'était une blague. Le chauffeur nous explique aussi que pour le mariage (chrétien), les mariés reçoivent séparément dans leur maison avant la cérémonie, puis se rendent à l'église. Une fois terminé, tout le monde va là où le repas sera célébré, les mariés montent se reposer dans une chambre, les familles et les témoins recevant les félicitations de tous les invités qui vont s'asseoir et attendent les époux. Je frémis au "Si on te marche sur le pied quand on te serre la main, c'est pour t'inciter (espérer??) que tu te maries prochainement". Je ne me vois pas recevoir plus de trois cents invitations/incitations sans répondre... Rebecca rigole, forcément et je me demande si elle ne va pas préparer ses chaussures pour la cérémonie.
Nous mangeons, il est tard et il fait bien frais. Pourtant, nous restons tous (sauf ceux qui sont malades, gasp, faut que je fasse attention) au frais avec le maître de maison fin prestidigitateur et amateur de logique. Je lui montre même un test qu'il ne connaissait pas mais qu'il trouve très vite. Un sacré personnage. Je rejoins ma chambre pour dormir quelques heures.

Le lendemain, nous n'avons pas été très courageux au réveil. Disons qu'on ne s'est pas levés tard mais on a pris notre temps ensuite. Visite d'un nouveau monastère (habité) puis descente vers Tripoli. Je suis à l'avant du bus avec Rodrigue, on peut parler un peu tranquillement entre nous. Nous visitons le fort de Saint Gilles (un croisé), très bien conservé mais sans aucune explication. Du coup, nous crapahutons sur les pierres, admirant le point de vue et la construction sans vraiment bien nous rendre compte des détails. Il est temps de nous rendre dans la souk, le quartier de l'or (une majorité de bijoux très clinquants), une fabrique de savons au milieu du souk puis, à la sortie, une mosquée. On insiste pour que les femmes du groupe soient voilées mais la personne qui nous demande cela fume dans l'enceinte de la mosquée (y a un panneau "interdit de fumer" à l'entrée), mais on obtempère quand même. Ca fait bizarre de les voir voilées, elles nous donnent leurs impressions après coup sur la chaleur et sur ce qu'on ressent en portant cela. Comme en plus, ce n'est qu'une pièce de la tête aux pieds, ce n'est sans doute pas le plus agréable des vêtements..
A la demande générale ou presque, nous avons une heure de libre. C'est amusant, voire inquiétant en fait, de voir notre chauffeur, chrétien, nous mettre en garde sur la saleté du lieu et la mauvaise nourriture qu'on peut trouver dans ce souk (musulman). On sent bien une séparation, un "je n'achète pas ici" qui est peut-être un symbole de la précarité de la stabilité du pays. Je suis le chauffeur avec Rebecca et un couple, nous mangeons des pâtisseries aux dattes (empaquetée alors c'est propre, je suppose) puis il nous offre le café et je sens qu'il ne faut pas refuser. Du coup j'en bois, ce qui, et tu ne dois pas t'en rendre compte, Toikimeli est vraiment exceptionnel pour moi. Un petit tour pour remplir le narguilé de Rebecca et nous revenons au bus.

Nous reprenons la route de Beyrouth mais nous nous arrêtons à Batroun. Coup de coeur pour cette petite ville aux rues étroites et à l'histoire ancienne (un mur en bord de mer fait par des Phéniciens). Cette beauté est sans doute due au jour qui décline avec un peu moins de chaleur pour se promener et une lumière si particulière. Toujours avec les mêmes quatre personnes, je déambule. Le guide n'est jamais venu ici, il parle à des gens du quartier et un vieux monsieur nous amène vers la mer, nous explique qu'il récolte du sel de mer.

Nous entrons ensuite dans une église en bord de mer. Rebecca, c'est ici qu'il faut faire retraite, enfin si le temps reste toujours comme ça, c'est idéal.

Puis c'est le retour vers Beyrouth il est presque dix-neuf heures. Je n'ai rien vu de Beyrouth encore, le programme de la fin de soirée va être un peu chargée en plus.




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