Dimanche 1er mai 2005
Trois jours à Lisbonne (seconde partie)
Lever relativement tôt, on se bat contre la douche qui, quand il y a de l'eau, passe
sans prévenir (ou avec deux minutes de décalage par rapport
au moment où on avait tourné le robinet) du glaçon à la vapeur d'eau.
On se retrouve dans un café typique pour un petit déjeuner. On se marre quand Claire croit demander des tartines (genre de pain brioché bien beurré et de deux centimètres d'épaisseur)
alors qu'elle a commandé des croque-monsieur! Mais, c'était bon aussi et puis le lusophone du groupe, c'est Pedro!
Nous prenons la voiture et quittons Lisbonne passant le pont au-dessus du
Tage. La file de droite du pont, c'est une grille!! C'est pour ça que
ça bourdonnait tant quand on était en dessous hier. J'apprendrai
plus tard que la raison de cette grille, c'est le poids plus léger
(logique) et que le nouveau pont Vasco de Gama est bien plus long (plus de
dix kilomètres).
On fait quelques dizaines de kilomètres pour arriver au Cabo Espichel. Un monastère abandonné près d'un ancien lieu de pèlerinage au bord d'une falaise. Ambiance bizarre "il manquerait plus que l'harmonica lancinant d'Ennio Morricone" me vient en tête immédiatement (même si on n'est pas dimanche). Un grand espace vide surplombe la mer. Enfin vide pas tout à fait, il y a un truc du genre "baraque à frites", mais si on en fait abstraction (et c'est pas trop dur), ça ne gâche pas trop le paysage. Cheveux au vent, nous profitons du point de vue, prenant des photos. Fred, en se mettant vraiment au bord de la falaise, remarque une voiture quelques dizaines de mètres plus bas et appelle les autres. On y va pour jeter un coup d'oeil. Claire n'apprécie pas du tout et commence à tempéter contre son mari "reste pas là, c'est dangereux. Je veux pas devenir veuve. Pense à tes enfants. Ahhh, je peux pas voir ça, je m'en vais" le tout sur un ton que je trouve vraiment limite (sauf si on considère qu'il est son animal de compagnie, et encore...). Pedro prend son temps avant d'obtempérer mais il ne dit rien en revenant. J'avoue que le ton de sa femme m'a vraiment choqué et j'espère que c'était surtout dû au fait qu'elle est très sensible au vertige et qu'elle s'imagine à sa place.
Nous reprenons la voiture vers Sesimbra, station balnéaire proche. Le bord de mer fait très touristique (même si on est loin de la haute saison) et on n'a pas trop envie d'aller dans un piège à touristes. Après une balade sur la plage, Claire pousse Pedro à demander aux gens de la rue où on pourrait manger. Pedro est réticent mais s'exécute. On nous conseille un restaurant de poissons. Ca fait vraiment petit truc local avec plein d'habitants du coin. Ambiance petite salle et grillades de poisson dans la rue. C'est plein pour le moment et nous revenons une demi-heure plus tard. C'est très basique, très bon et copieux. Et vraiment pas cher en plus, impressionnant. On se balade un peu en ville et j'arrête pas de me faire brocarder sur ma visite du soir. Je me dis que j'aurais peut-être mieux fait de ne rien dire...
On rejoint Setubal en passant par la jolie route de l'arrabida. On s'arrête
dans l'équivalent portugais d'un parador pour prendre un pot. Plus
chic l'endroit par rapport à ce qu'on fait depuis hier. Je vois l'heure
qui tourne et préviens mon ami du soir que j'aurais sans doute une
demi-heure de retard.
J'ai bien fait, on arrive au lieu de rendez-vous, sous la statue du Christ-Roi,
avec dix minutes d'avance. "Franchement fallait pas t'en faire Cego,
s'il est portugais, il va avoir une demi-heure de retard au moins" me
dit Pedro. Deux minutes plus tard sonne mon portable, c'est lui, il est là.
Je le présente à tout le monde, Claire paraît bien rassurée
mais me demande tout de même "comment tu vas rentrer à Lisbonne???".
"C'est bon, je me débrouillerai" lui réponds-je dans
un sourire.
Cet ami m'amène chez lui, où il prépare le dîner que nous dégustons
avec sa femme. Ca me touche vraiment qu'il ait proposé ça, chez
lui et pas dans un lieu neutre. Je lui passe un message que je devais lui
transmettre et nous visitons bientôt leur appartement. Très grand,
spacieux, témoin de leurs nombreux centres d'intérêt.
Soirée magique qui passe à toute vitesse. On parle de son état
à lui, de ses passions, de leurs métiers, de ce qui nous a rapproché,
des bons moments, du futur, de l'ambiance "derrière le rideau".
De football aussi un peu, la télé est allumée sur le
match du Sporting. En tchattant trois jours plus tôt, je lui avais dit
"alors je viens avec un maillot du Sporting??" pour le taquiner.
Il m'avait répondu "Fais pas ça, ma femme te tuerait illico".
Ah faut pas rire avec le foot local!!
On ne parle qu'en anglais bien entendu.
Sa femme participe un peu aussi, j'ai peur qu'elle s'ennuie alors je m'adresse
aussi à elle. A minuit, il se propose de me ramener, sa femme nous
accompagne, ce qui me gêne un peu (c'est à dix minutes, franchement
c'était pas la peine). Je retrouve mon chemin dans le dédale
des petites rues et je me dis qu'on se reverra peut-être. Ou cet été
ou lors d'un de leurs passages à Paris. Car ils ont de la famille là
bas, rien de vraiment étonnant.
Le lendemain, nous sommes debout à la même heure. Tout le monde est bien crevé de la veille. En ce dimanche pré fête nationale, les rues de Lisbonne sont vides à neuf heures du matin. Nous prenons un petit déjeuner léger (on n'arrête pas de bouffer) puis partons de l'autre côté de la ville vers Estoril et Cascais, des endroits chics. Puis Pedro nous amène à Sintra. Nous allons directement vers le château maure. Ca monte très fort, la fin se fait à pied, passant dans des endroits vraiment très verts. La vue sur la plaine est magnifique, le fort est immense (ils ont du s'amuser à amener toutes ces pierres si haut:) en plus le temps est plutôt ensoleillé, c'est magique.
Après avoir pas mal parlé en haut (et rencontré encore de grands moments d'incompréhension entre moi et eux), on se dit qu'il va falloir songer à rentrer, notre vol est pour la fin d'après-midi. Pour un déjeuner tardif, Claire propose qu'on aille manger du poulet près du quartier où elle et Pedro ont vécu. Après dix minutes d'attente, on déguste ce poulet grillé très aromatisé avec.... frites et riz (ça change de riz et pommes de terre à l'eau). Les portions sont encore gigantesques.
Passage à l'hôtel avec notre bétaillère pour
récupérer les valises, puis Pedro nous dirige vers l'aéroport.
Le vol est en retard et tout le monde fait son petit bilan du week-end. Pour
les inévitables photos, je propose de les mettre sur internet, ce qui
étonne Pedro (qui a un compte free pourtant). Je tente de lui expliquer
que c'est tout simple, mais ça n'a pas l'air de l'aider. Déjà
qu'il n'a rien compris à Firefox... Pour éviter d'attendre,
Fred veut se faire un avis en regardant déjà mes photos. Je
suis un peu réticent car j'ai quelques photos persos dessus (celles
avec Anastasius principalement) mais un peu fatigué d'avoir à
me justifier, je le laisse prendre mon appareil. Je le surveille d'un coin
de l'oeil avec un sourire narquois quand il tombe sur ces photos et les montre
à deux trois autres. Il ne me dit rien et me retend l'appareil. Y a
juste Pedro qui me dit "un crocodile??? Grande gueule et petites pattes,
c'est ça??" Arf, une de mes vannes favorites ("quel est le
complexe du crocodile?"), pourtant j'y avais jamais pensé avec
Anas! En dehors de ça, en fonction des retours reçus sur ces
photos, il faudrait que je travaille un peu, je pourrais faire mieux (même
si c'est déjà pas mal, paraît-il).
Je m'étonne quand autour de moi j'entends les soupirs unanimes des "oh c'est
trop dur de rentrer, j'aimerais tant rester ici". Je me sens encore très
loin d'eux.. J'ai été content de partir mais je suis pas mécontent
de rentrer. Je dois être casanier et chiant en fait (voire farouche).
Certains disent qu'il faudrait remettre ça dans d'autres villes européennes
et je me dis comme il y a six mois "ne promets rien, t'es pas sûr
de vouloir y aller". Franchement, à Lisbonne, j'ai été
content d'avoir deux parenthèses temporelles pour moi, j'ai peur de
saturer vraiment trop vite avec eux. C'est quoi le prochain week-end de prévu?
Amsterdam?? Ben ce sera sans moi alors! Déjà je connais un peu
et puis j'ai plus envie de voir les musées que les coffee shops (car
je sais bien qu'ils resteraient quasi exclusivement là bas). Je suis
persuadé qu'ils n'ont pas capté mon absence de réponse
et je les sens déjà faire la moue quand je leur dirai "non".
Si ça pouvait plutôt être à Florence, là
en revanche...
N'empêche que Pedro et Claire ont vraiment bien tout organisé : l'hôtel,
la voiture, les sorties hors de Lisbonne, la logistique pour aller sur place
et en revenir (même si Fred se moque de moi "t'as pris un jour
de congés derrière?? J'en étais sûr, Cego"),
les comptes. Merci, j'ai eu plus qu'à suivre!! Et sans trop renâcler
(enfin question de point de vue, Toikimeli).
Commentaire(s) :
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