Lundi 9 mai 2005
"Préparer son avenir d'homme du moment"
Je me rends compte que j'ai oublié deux petites choses dans mon
récit de week-end à Lisbonne. D'abord le frère de Claire qui me dit, alors que nous nous extasions
sur certaines photos de pièces d'identité (celle de Pedro est assez mythique tout de même), "ah
ben tiens on dirait Morhange" en référence à ce film, qui comme
je l'ai déjà écrit
m'énerve un peu (enfin plus son omniprésence que le film en tant que tel).
Tout ça car j'ai la même mèche sur mon permis de conduire, pfff. A part ça,
je trouve que je n'ai pas trop changé par rapport à mes seize (?) ans. L'avantage
d'être intemporel, sans aucun doute.
L'autre chose, c'est Fred qui, regardant certaines photos où on
le voit usant certaines substances illicites, me dit "ces photos là, tu les
montreras pas à tes parents, OK?". Je suis vraiment stupéfait. Autant je comprends
qu'on ne veuille pas ébruiter ce genre de trucs avec ses collègues mais mes
parents je vois pas le rapport. Il y a un coté qui ne s'assume pas qui m'énerve
un peu (surtout qu'il n'a pas treize ans). "Hé vieux, ils s'en foutent,
c'est ta vie et puis bon, c'est pas si grave que ça". Passons, je m'énerve
pour rien. Je dois encore être trop dur, Toikimeli.
En rentrant du Portugal, je me remets en contact avec le monde virtuel. En
parcourant un forum, je reçois un message privé qui me propose de prendre
un poste à responsabilité (oui bon si on veut). Je suis surpris et flatté.
Je relis les messages qui parlent de ce que je devrais faire car ça risque
de prendre un peu de mon temps, surtout au début. Je m'accorde deux
jours de réflexion.
Deux jours plus tard, alors que je rentre d'un apéro qui
s'est fini en dîner glam, je me connecte alors qu'il n'est plus vraiment l'heure
et entreprends de relire le tout. En même temps, je me connecte sur IRC où
celle qui m'a contacté me demande en privé "alors, c'est non?". Je relis en
vitesse, fais le tour de ce que je vais devoir délaisser, me dis que c'est
tout de même intéressant d'être au début d'un projet, me demande si je ne
suis pas un homme de pouvoir et j'accepte.
Le samedi suivant c'est l'occasion d'un traditionnel (si on veut) pique-nique
de la RDJ à Montsouris.
On fait des progrès pour se retrouver en temps et en heure (et j'avais bien
spécifié qu'on n'attendrait pas les autres devant la grille pendant deux heures),
en revanche on manque de coordination pour la partie victuailles et boissons.
Certains avaient amené plus que leur part ou avaient pensé à prendre couverture,
verres et couverts, c'était pas de trop. On s'est remis au bord de l'étang,
mais à l'ombre. C'était ce week-end où il faisait si beau; ça a aidé à ce
qu'on se sente mieux (pas d'espace clos enfumé, ni de nécessité de s'abriter
à cause de la pluie). Les soeurs se sont faits remarquer à leur arrivée, toutes
pimpantes et surprenantes (pour le quidam moyen, ce qui doit être un pléonasme
au passage) qu'elles étaient. Taupe s'est pointé comme
prévu un peu plus tard, petit nouveau parmi ces habitués. Contrairement
à ce qui se passe généralement, là c'était moi
le bienveillant mentor, et silencieux ou presque en plus.
Une petite dizaine de personnes à bavarder sur un coin de pelouse, à partager
bouffe et nouvelles en tout genre, à chambrer les retardataires (même si elle
vient de l'étranger). Un peu de liens non virtuels : quelques habitués mais
aussi quelques personnes nouvelles (ou qui ne se connaissaient pas) et d'autres
qui manquent à l'appel.
En milieu d'après-midi, quelques jours plus tard, je pars chez LOJTZone, car j'ai été invité
à la dernière minute à une réunion. Le thème me paraît assez éloigné de ce
que je fais mais j'ai un projet qui s'y rattache. Ca commence par un dîner
la veille de cette réunion. J'atterris vers sept heures comme prévu, une voiture
doit m'attendre pour m'amener au restaurant. Je cogite : je ne suis attendu
qu'à huit heures, c'est à un gros quart d'heure de marche, il fait beau...
Je demande au chauffeur de m'amener à mon hôtel. J'aurais bien le temps de
trouver le restaurant et puis ça m'évitera de les attendre sur place puis
de faire le chemin du retour avec ma petite valise. Je m'étonne que ce qui
m'apparaissait il y a deux ans comme quelque chose de peu naturel est devenu
depuis une habitude. Même si je n'en suis pas un grand fan, je voyage sans
problème et sans appréhension.
Le temps est magnifique, je longe le fleuve avec un peu d'Ogres dans les oreilles
qui me font me demander "sait-on jamais où les vents nous mènent", comme si
j'étais en Bretagne. J'entre dans le parc, monte vers le restaurant. Je me
perds un peu pour trouver l'entrée et arrive dos à une silhouette a priori
pas inconnue seule en terrasse, au téléphone. J'avance un peu et c'est bien
lui : un Danois avec qui j'ai travaillé dans le passé et qui dirige cette
réunion. Il me voit, m'invite à s'asseoir et raccroche assez vite. Cela fait
pas mal de temps qu'on n'a pas parlé, on en a l'occasion d'ici à ce que les
autres n'arrivent. Conversation banale pendant laquelle je demande "au fait,
New York, t'y vas cette année? Je sais que ça fait deux fois que tu essayes".
Il me dit qu'il a compris que c'était pas vraiment la joie sur place à
cette période alors il reste à sa place. Les autres personnes sont vite là
et nous voient en train de prendre un apéro en terrasse "ben ça va, vous ne
vous embêtez pas!". On passe dans le salon et à table.
Je connais vaguement
la moitié des invités. Pendant le repas, je meuble, sans trop de difficultés
en français ou en anglais suivant à qui je m'adresse. La fin est plus dure,
j'ai un peu abusé du Chablis et j'ai une petite voix dans ma tête qui me dit
"Euh fais gaffe là, sinon tu vas raconter des anecdotes qui ne sont pas forcément
de mise, ce sont des collègues rappelle toi". On sort de table alors qu'une
pluie très fine tombe. On rentre à l'hôtel et je me dis que je devrais faire
attention à boire moins vite, surtout quand ils remplissent les verres prestement.
Le lendemain, je sors en début d'après-midi de réunion (ce n'est plus ma partie).
J'en profite pour voir Roberto. Il est toujours affable, souriant..
je sais que je dois m'en méfier mais bon pour l'instant ça va. Il est tout
de même très curieux de savoir tout ce que je fais. Avant de partir,
je prends mon courage à deux mains, délaissant mon immobilisme confortable
et lui demande si on pourrait peut-être un jour envisager que je change de
poste. Au début, il croit que je parle de ma proposition
pour reprendre une partie du travail d'Ella. Il me dit que son chef a beaucoup apprécié
que je me manifeste, qu'il est en train d'élaborer un projet super
secret et que j'en saurais plus en temps voulu. Quand je précise ma question
("mon" futur, en dehors de ce poste), il me demande si je serais contre une
expérience dans une filiale (et non plus dans une zone). Je lui réponds par
l'affirmative en précisant "mais pas en Antarctique" dans un sourire. Je ne
suis toujours pas à l'aise avec ça, car je sais que je quitterai (pas forcément
tout de suite, sans doute dans un an) un poste qui a pas mal d'avantages.
Mais pour mon CV, il faudrait que je bouge... sans pour autant ambitionner
de devenir un "homme du moment".
Quelques jours plus tard, je mange avec (entre autres) ma soeur et mon cousin Greg dans le quartier Mouffetard. Greg est de passage en Europe, il a profité d'une semaine de travail en Autriche pour prolonger un peu son séjour en France. Comme ma soeur est de retour sur Paris, il a tenté de voir le plus de monde possible en quelques jours donc nous deux en même temps. Toujours aussi beau gosse et affable (il se laisse pousser le bouc?? une manière de cacher sa barbe toujours présente même quand il est soigneusement rasé.. comme pour moi en fait), il nous parle surtout (on a aussi évoqué ma dernière visite et puis Noël dernier) d'une manifestation qui consiste à faire un sit-in sur des chaises et à bouffer dans un lieu public (comme un pique nique RDJiste mais dans la rue et avec des inconnus) juste pour tester l'acceptation de la liberté de réunion. Le concept est assez bizarre, il l'a vu à Vienne mais ça se fait un peu partout (j'ai plus le nom du site web, désolé). Il veut en organiser un à New York. Activiste, va!!
Retour furtif chez mes parents pendant le pont de l'ascension. Ma soeur aussi est là, en train de ranger les cartons. Elle a un peu investi ma chambre mais ça reste dans les limites de l'acceptable (surtout que je ne suis plus vraiment là). A son ordinateur, dans mon bureau, elle me signale qu'elle a mis en fond d'écran une des photos de Noël dernier photo que j'ai faite.. ça me surprend (en bien). Et je note qu'elle est aussi dans mon entrée de Noël dernier. Ma soeur se pose quelques questions sur son avenir sentimental et me demande dans un souffle, comme si elle avait conscience que ça pourrait me gêner : "si ça se passe mal, je pourrais squatter à LOJH?". Mais bien sûr soeurette, t'es là bas autant que moi en plus. Elle repart avant moi le lendemain, je laisse un peu passer le flot de la circulation pour rentrer. "Au fait t'as pas Big Fish?" me demande ma mère. "Si je l'ai et je compte bien le revoir. Si tu veux, on ne mange pas et on le regarde ensemble, je repars après, il ne sera pas trop tard". Elle acquiesce, on s'y met. Le héros principal me fait vraiment penser à son père et je me demande si regarder ce film est une bonne idée en fait. J'ai peur qu'elle se retrouve il y a quinze ans (enfin presque seize) à son chevet. Si elle est émue, elle ne le montre pas. Quant à moi, je suis étonné car le film m'a paru bien moins magique qu'au cinéma (car on est moins dedans sans grand écran ou car je n'ai plus le plaisir de la découverte), en tout cas je ne le mettrais sans doute plus numéro un de mon top ciné 2004. Comme quoi les sentiments aussi changent en peu de temps.
Un poste bénévole accepté ("la paie est nulle mais elle double tous les six mois"), un début de commencement de changement chez LOJT. Et je cogite me demandant où ça va me mener...
Commentaire(s) :
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