Ca commence dans la queue de la Cigale. J'apprends que plusieurs personnes
que je n'attendais pas seront au concert. On les retrouve et on a un peu le
temps de papoter avant le sémillant Alexis (et sa bande) qui va assurer le
spectacle, comme d'habitude.
Je parle à ce gars en particulier.. Comme toujours il est débordé et a oublié
pas mal de trucs qu'il devait faire. C'est l'inspirateur, je ne suis que le
fidèle grognard, alors je le chambre un peu et je le rappelle à l'ordre. Il
me dit "Je suis content que vous puissiez venir au fait". Je réponds "Ben
tu sais les mariages à la mi-août, j'ai l'habitude. Et puis cette fois ci
c'est pas au Liban et ça fait plus d'un an que
je suis au courant...". "Enfin, on a quand même dû t'envoyer un mail de rappel
pour ta réponse". Revanchard taquin je lui lance "Eh pour une fois que c'est
toi qui attends ma réponse et pas l'inverse!". Il se marre et dit qu'on devrait
reparler de tout ça, maintenant qu'il travaille pas trop loin de LOJTZone.
Comme je connais trop bien ses travers bordéliques, qu'on s'est déjà
dit ça quatre fois sans suite et que je n'ai pas envie que ce soit
repoussé aux calendes grecques je lui propose qu'on fasse ça dès le lendemain.
A la sortie du concert, il me dit "bon ben on se voit dans treize heures alors!"
Je suis un peu en avance pour le déjeuner et je passe acheter le CD de Fredo chante Renaud. Je repense aux Joyeux Urbains en première partie la veille. 1982, une chanson qui est très émouvante en général et qui me touche particulièrement car je suis de la même génération qu'eux et j'ai donc pas mal de références en commun... du Renaud aux lèvres notamment. Il me rejoint, on va manger ensemble. Il est à la bourre sur le site de son mariage et doit gérer plein de trucs en même temps. Je lui demande pourquoi ils font ça dans un lieu éloigné de ses origines et de ceux de sa femme. Pendant qu'il explique tous les détails de ce qu'ils doivent mettre au point, je me dis qu'il est loin d'imaginer quelle importance ma rencontre avec lui a eu dans ma vie. Oh bien sûr il en sait une bonne partie, mais pas le fait qu'il est (très indirectement mais quand même) lié à la tenue de ce journal par exemple. Leur mariage? Au milieu d'une région inconnue et de gens presqu'inconnus (ou entraperçus notamment ici). Et pourtant je ne pense pas que je vais m'y ennuyer. Nous avons une certaine méconnaissance entre nous qui fait que je serai là plus en spectateur (plus que pour des mariages de vrais proches). Et je me dis qu'on a encore des choses à découvrir, que la dernière fois, ça s'était bien passé, et puis au cas où, je suis moins "coincé" que je ne l'étais l'année dernière. Je me sens pas clair, j'arrête. En plus, je peux me tromper (on verra bien).
A part ça?? Je récupère lentement d'un petit coup de froid du week-end dernier (j'avais qu'à pas traîner aussi longtemps dehors je sais). Entre deux quintes de toux, je me suis marré intérieurement en bossant avec deux collègues. J'avais appris une semaine plus tôt que la première venait de la Somme. La seconde, faisant la causette pendant que je m'arrache les cheveux sur un calcul, lui demande d'où elle vient. Je rigole car la première m'avait dit la semaine précédente "personne ne sait où c'est". Elle voit mon sourire et dit "Cegosum sait où c'est, il va même dans des forts à côté de chez mes parents". Ben oui ma grande, c'est là que j'ai pris froid d'ailleurs. Je n'avais pas donné le détail de mes activités non plus (non mais) et j'en rajoute pas plus. Piqué au jeu, je demande "Au fait si t'es picarde, tu connais les Fatals?". Réponse négative de la première mais la seconde dit "ah oui ça me dit quelque chose... Ils passent des fois sur une péniche.. euhh". "El Alamein" finis-je à sa place. "Oui c'est ça! tu connais??? j'ai lu dans un journal que c'était un lieu hype. Ouah j'y crois pas!! Cegosum est un gars hype". Pfff je rigole en disant "N'importe quoi" de la tête. Je dois être autant hype qu'une montre arrêtée donne la bonne heure. Je me dis qu'il suffit juste d'aimer certains styles de musique et sortir un peu des sentiers battus (et même pas trop en sortir) pour connaître ces lieux. Enfin, c'était rigolo. Plus que les mails d'une quasi-inconnue qui me parle d'un travail à faire et qui commence un paragraphe par " Roberto kindly volunteered you to do this task"... Quelle délicate attention...
Mais résumer ce voyage picard (que dis-je?? cette expédition) à un petit
coup de froid serait très limité. Ca commence par un rendez-vous sous une
pluie battante. Taupe
et Larron (soyons cohérents) embarquent dans la Cegomobile. On rigole en se
disant qu'avec ce temps on va vraiment en baver. Fredo dans les oreilles,
souvenirs de jeunesse (pas la même sans doute mais des points communs entre
nous trois). Même si je ne suis pas fan de certains arrangements, il y a de
bonnes choses (et puis j'y étais alors forcément, je n'ai pas la même approche.
Il en manque d'ailleurs!). Je mettrai sans doute un échantillon bientôt.
"Etudiant, poil aux dents" repris en choeur en trio sur la route sous la pluie.
Ensuite un peu de Stillwater, de Clash, de Java, des Satellites et des Fatals
(parce quand même, c'est le coin). Pas de Bénabar alors que sur la fin "l'itinéraire"
aurait été très adapté. Par chance, on tombe sur le bon village après
quelques pérégrinations.
Le retour sera plus dur. Très peu de sommeil, les yeux qui piquent (et encore
j'ai du mettre mes lunettes pendant près de deux heures pour attendre que
mes lentilles passent le cap des "six heures dans le produit", dieu sait que
je déteste ça), un mal de gorge persistant, une voix caverneuse et un froid
saisissant au réveil. Après un peu de socialisation un petit
déjeuner et du rangement, on dit "Au revoir" et on met l'équipement
dans la Cegomobile. Petite pause clopes et charcuterie avant de partir. Pas
de musique au début (on finira par "Chasse, pêche et biture
tout de même), on fait un peu le bilan du voyage.
Au début, on est bloqué par une brocante dans un bled (notre malédiction,
un running gag??) mais globalement on retrouve l'itinéraire sans problème
(enfin presque). Le retour se passe bien, mes compagnons de route ont l'exquise
courtoisie de me tenir la jambe. Remarque, Toikimeli, je suis assez pointilleux
là dessus. Conduire seul quand les autres dorment c'est pas marrant (surtout
quand j'ai aussi envie de dormir). Mais je ne suis pas tyrannique au point
de demander que tout le monde reste éveillé. Le passager, ça suffit. On arrive
à Paris et je suis vraiment exténué, pas loin de m'endormir. Je dépose les
deux loustics avant de rentrer chez moi me laver et dormir. Je me dis, épuisé,
que bientôt (quand j'arrêterai de tousser pour commencer), on rigolera
des petites péripéties de ces deux jours et que ça fera de beaux souvenirs.
Après tout, on n'a même pas cent ans à nous trois.
Commentaire(s) :
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