Vendredi 27 mai 2005
Poli tic
J'avais hésité comme titre avec "Déverser les flots de mon coming out"? très HKien mais trop trompeur. Dommage, ça allait bien avec le mot de la fin.
Je me rends bien compte qu'il n'y a pas eu de grandes élections en France
depuis que j'ai commencé mon journal en ligne. Aurais-je parlé de politique
dans mon journal dans ce cas là?? Pas sûr. Car il faut bien l'admettre,
je n'aime pas parler de ce sujet. Ni ici ni "en vrai" (encore un point commun,
bigre). Tiens ça me rappelle, il y a quelques jours.
Comme je l'avais indiqué, je suis allé voir mon
dentiste. Je l'aime beaucoup mais faut bien avouer que pour causer la bouche
ouverte, c'est pas pratique du tout (j'ai déjà dit que je m'entendais moins
avec mon coiffeur, dommage). Mes dents vont bien (pourvu que ça dure) et comme
mon dentiste a un peu de temps avant le prochain patient, on parle ensemble
un quart d'heure. Peut-être moins, mais la fin m'a parue longue... Je suis
parti d'une remarque innocente sur un de ses stylos et il a enchaîné
sur "ah ben oui on me les pique tout le temps. C'est comme..." je passe sur
le reste et maudis les associations d'idées. Ses arguments à la limite du
réac m'ont un peu hérissé le poil en fait. Dans ce cas, je ne dis pas grand
chose, je n'approuve pas du tout, je ne désapprouve pas franchement et j'attends
que ça passe. Et je me dis "mais pourquoi on parle de ça, alors qu'on (sent
qu'on n') est pas d'accord et qu'on n'arrivera pas à convaincre l'autre".
J'ajouterai aussi que j'ai la trouille qu'il arrive à me convaincre.
Je sors de chez le dentiste et me dirige vers une boutique (j'ai un paquet
à prendre). C'est jour de marché et forcément le chemin le plus court
traverse la grande place. Bon sang tout le monde s'est donné le mot ou quoi??
Dans cette petite ville, il y a près d'une dizaine de personnes qui distribuent
des prospectus ou veulent engager la discussion avec les passants. Aucune
envie de ça aujourd'hui (ah le bon vieux temps des trotskistes à la sortie
du lycée qui disait "t'as deux minutes pour parler?" et à qui on disait "OK"
si on avait à attendre le bus une demi-heure, ça passait le temps à défaut
de changer le monde), ça me saoule. Casque sur les oreilles, mains dans les
poches, marche rapide et tête baissée pour l'aérodynamisme (et je parle même
pas de la mèche sur mon regard peu affable), je file et évite tout le monde.
C'est drôle d'ailleurs cette approche que j'ai du politique.. Comme quoi je suis sur ce point, dans la "vraie" vie comme dans mon journal. Je me souviens, alors que je trinquais avec Taupe et End (que j'aime d'amour moi aussi bien entendu), ce dernier me dit "C'est marrant, Cego, de nous trois, t'es le seul à avoir un journal "traditionnel", tu racontes ta vie, t'es un pur diariste...". Bon là, pause, Toikimeli, je me suis éclaté de rire devant l'expression "pur diariste". Car si j'écris ma vie (enfin une partie, celle que je veux mettre en ligne et qui paraît avoir un minimum d'intérêt à être lue) ici, je ne me sens pas "pur" pour autant, enfin bien moins que certains. End reprend "Taupe et moi, nous n'avons pas cette approche et ce qui est frappant c'est qu'alors que tu racontes ce qui se passe dans ta vie, on n'en sait moins dans certains domaines sur toi que sur nous. Tiens la politique par exemple." J'y ai pas mal réfléchi depuis, je dois dire et End a raison. En plus, c'est même pas que je noye le poisson (sauf aujourd'hui mais bon tu devais t'y attendre) en faisant mine d'en parler sans trop le faire, c'est juste que c'est absent de mes écrits ou de mes paroles (mais pas toujours de mes pensées).
Petit exemple pour illustrer ça : il y a quelques semaines, je partage un ascenseur
avec une collègue espagnole. Intéressée par le referendum, elle me dit "Alors
tu vas voter pour ou contre l'Europe?". J'évite de lui dire que c'est pas
la question qui est posée (ben oui tout de même) et lui réponds "c'est un
sujet que je ne veux pas aborder". Taquine, elle me lance "Ahahaha, t'as honte
de ce que tu vas voter??". "Non, ça me regarde, tout simplement" lui réponds-je
dans un sourire avant de partir.
La semaine dernière, je tchatte avec une "copine" et elle dit que même si
elle me connaît un peu, elle s'est rendue compte que je n'ai pas ouvertement
parlé (et c'est le "ouvertement" qui est important) de mes choix politiques.
Je me demande pourquoi je fais ainsi... Je lui dis que pour moi ça fait partie
de la sphère privée, une conviction qui n'a pas à être partagée. "Mais bon
sang, y a quoi de plus public que la politique?" lance-t-elle. Gasp, je suis
fait, elle a raison... et j'ai pas d'arguments pour expliquer à part que souvent
ces discussions ne servent à rien (qu'à s'engueuler). A part ça, j'ai quelques
sentiments ("je le sens pas") et peut-être mon éducation. Soyons honnêtes,
j'aurais beau jeu de mettre ça sur mon éducation. A la maison, on en a souvent
parlé (en parle souvent), même si on ne se dit pas pour autant nos votes à
chaque fois, (tsss tss comme s'il avait des mystères). Je me souviens qu'en
1981, j'avais accompagné mes parents au bureau de vote et même dans l'isoloir
je crois, j'avais ramassé tous les bulletins restants pour jouer avec. Et
je crois bien que j'avais dit à Henri
pour qui mes parents avaient voté (ils me l'avaient confié)... c'était pas
super finaud de ma part pour les rapports de voisinage. Enfin, ça a plus été
une confirmation qu'une vraie découverte et chacun a été assez malin pour
éviter de parler de ce qui pourrait fâcher si on continue dans cette direction.
Depuis treize ans que je suis en âge de voter, j'ai dû rater un seul
tour de scrutin je crois (et pour 2002, j'ai failli),
par principe je vote toujours, souvent plus par défaut que par passion, d'ailleurs.
Alors le débat du moment?? Bof. J'ai l'impression qu'on a souvent le travers
habituel du peuple qui est ravi de trouver un prétexte pour s'entredéchirer,
d'en faire des tonnes de chaque côté (ou pas forcément mais on entend que
les plus gueulards), de crier des "jamais", d'asséner ses arguments sans écouter
ceux des autres. Du coup, ça m'énerve quand j'entends des incongruités
énormes érigées en arguments (et je me demande si je ne vais pas me prononcer
en fonction de ça, ça m'embêterait tout de même). Ce qui m'insupporte aussi,
ce sont les personnes qui voient dans l'Europe une extension de la France,
du genre (en caricaturant à peine) : "D'accord pour l'union mais que les autres
s'alignent sur nous" (sachant que "nous" ne sommes pas unis). Bon j'arrête,
j'enfonce des portes ouvertes (une autre raison de pas parler politique tiens).
Et je parie qu'on va encore me demander mon avis dans les jours qui viennent,
pffff.
Du coup (ça va rester un de mes tics), je t'ai toujours pas dit ce que j'allais voter... Mais bon, j'ai pas l'outrecuidance de penser que ça va changer ton vote. Alors zou dimanche (29 mai en plus, bon sang), aux urnes. Pour les indécis, dommage qu'on ne puisse pas utiliser un des excellents bulletins faits par Neev.
Commentaire(s) :
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