Rien de bien neuf, c'est la rentrée. Comme d'habitude, un long tunnel budgétaire qui me tombe dessus dès la fin août. Mais cette année, c'est un peu différent pour plein de raisons. On va dire que ça change pas mal chez LOJT et qu'en plus j'ai été mis dans un groupe de travail qui me fait beaucoup voyager. Le "beaucoup" est relatif, il faut dire que je partais de bien bas. De là à dire que ça va me servir d'ascenseur chez LOJT... Allez quelques souvenirs à figer avant de repartir.

Ca avait commencé tranquillement, une fin de vacances chez moi. Ma soeur est passée, un peu moins longtemps que prévu. Elle me fait sourire à sortir le grand jeu tout en se (et nous) disant "Faut pas que je m'emballe". Et mon père inquiet comme toujours, qui nous dit la même chose et lui pose des questions un peu maladroites. "Attends Cego, j'ai juste pas envie qu'elle se retrouve dans le même état que l'année dernière " clame-t-il. J'ai raconté à ma soeur le Liban et le mariage, elle m'a parlé du sien et des trois jours (nuits) de fête et musique qu'elles a vécus le week-end suivant, un grand moment apparemment. J'aurais dû l'accompagner, mais bon ça n'a pas pu se faire cette année, Rodrigue oblige. En se baladant au bord de l'Atlantique, elle a vu nos tante et cousine. Elle m'a donné des nouvelles de Sandra (notre cousine) de retour d'un an d'études (et vacances baroudeuses) en Amérique latine. Elle boit et fume énormément, se bataille toujours en public avec sa mère... sans de réels motifs. Avant de manger avec son frère Greg à New York, mes parents m'avaient dit "il paraît que ça ne s'est pas bien passé avec sa soeur quand il est allé la voir". J'avais sondé en douceur Greg mais il n'a rien noté, ou ne m'a rien dit. Ma soeur a eu un autre écho. Sandra lui a dit comment elle n'a pas supporté qu'à vélo sur "son" territoire, ce soit Greg qui dirige. Ce simple fait lui a rappelé leur jeunesse, le côté assez cassant de Greg, brillantissime étudiant rabaissant très souvent sa petite soeur, sans se rendre compte qu'il la blessait. Pour lui, atteindre son niveau était normal, cela allait de soi, Sandra devait donc être bien nulle pour ne pas y arriver. En entendant cela, cela m'a fait bizarre que Sandra ait encore ça dans la tête (et sur le coeur) près de dix ans plus tard. Et ma soeur a raconté un résumé de l'adolescence de Sandra, la nouvelle femme de son père ne lui laissant que peu de place alors qu'elle n'avait que quinze ans, sa première année d'études loin de la région parisienne qu'elle a mal vécue. Elle a pris pas mal de poids et personne n'a semblé l'avoir remarqué, ça la révolte encore. "En même temps, c'est pas simple car elle réagit (mal) au moindre mot" avons nous conclu ma soeur et moi.
Pendant qu'elle parlait de manière calme et objective de la situation de Sandra, post adolescente qui se cherche, tout en se réjouissant que nous (nos parents et tous les deux) avons des relations bien moins tumultueuses, un doute m'a assailli l'esprit. Un frère qui fait des études brillantes, qui aime bien se la ramener et une petite soeur qui en souffre.. N'y a-t-il pas un message caché à mon attention? Je l'écoute en envisageant son discours suivant cette option, je ne suis pas sur car il faut bien le dire "c'est pas commode de toujours courir après les codes". Avant que je ne me décide à lui poser la question, elle enchaîne "Mais nous deux, c'est pas comme ça et ça ne l'a jamais été." Ouf, je ne sais pas si ma soeur décode mieux que moi (remarque, il vaut mieux, ça peut aider), mais je suis rassuré.
Elle est vraiment finaude la frangine. Dans un autre genre, elle a fait le forcing pour que j'écoute une chanson du dernier album des Ogres. Je dois bien reconnaître qu'en disque (pas en spectacle), j'aime souvent plus faire découvrir que l'inverse. Les Ogres, c'est sur ma liste des "faudrait que j'écoute je suis sûr que ça va me plaire, mais pas maintenant" depuis près de deux ans. J'écoute la chanson pour lui faire plaisir et comme prévu, j'adore. Du coup, j'ai écouté cette chanson en boucle les jours suivants puis me suis risqué à expérimenter un peu plus loin.. et il y a vraiment des perles sur cet album, très joli en plus.

Je suis aussi allé voir mes parents sur un petit week-end. "Alors le Liban, c'était comment?". Je leur préviens que ça va être long et leur raconte tout dans les détails. Merci à ce site qui m'a permis d'avoir tout encore frais dans ma tête. "La prochaine fois, je leur donne l'URL, ce sera plus simple" ai-je pensé en souriant. Non, faudra me trouver d'abord. J'ai aussi raconté le tout à Fabio, qui a confirmé qu'il ne se serait pas senti du tout à l'aise là bas et qu'en plus une tuile est arrivée à son bureau et il aurait du revenir avant le mariage. Il a pris deux semaines de vacances dont une de remise en forme, comme il avait fait les années précédentes. Le boulot va mal, il ne fait plus de sport et prend du poids, alors il tente de renverser la tendance, c'est bien. A ce propos, j'ai eu le plaisir de voir que mes efforts (limités) avaient payé et que la balance de mes parents avait changé de dizaine.. dans le bon sens. "J'ai été bluffé, il y avait une fille qui s'y connaissait plus que moi en musique pendant mes vacances, c'était très sympa, on a beaucoup parlé" me dit Fabio. Puis il enchaîne "Mais bon, rien d'ambigu, je ne suis pas tout seul... encore que d'autres pourraient avoir une opinion différente". Tiens, Fabio qui est moqueur sur ce sujet, ça change un peu. Je ne me risque pas à l'attaque frontale (en plus, ça le regarde après tout) et tente d'être ouvert à la discussion s'il le veut en disant "Je sais que c'est un sujet sensible pour toi". Puis on passe à autre chose. N'empêche que ce serait bien qu'il change et qu'il arrête de se faire exploiter.

Comme j'ai quelques velléités de bientôt changer quelques éléments de mon ordinateur, j'ai fait appel à Thierry pour mettre un nouveau disque dur et un nouveau système d'exploitation. Comme d'habitude, on a eu plein de soucis et ça a duré longtemps. En revenant chez moi vers une heure du matin et tentant de réinstaller la connexion au net puis quelques programmes, j'ai eu un gros pépin résolu en réinstallant le tout.. jusqu'à quatre heures du matin. J'en garde comme leçon qu'il faut changer son ordinateur à un endroit où un autre marche et est connecté au net pour trouver qui a déjà eu le même problème. Enfin entre le système d'exploitation qui ne reconnaît pas la taille du disque dur, les manips pour régler cela qui ne marchent pas.. et puis finalement si quand on le fait en manuel, le formatage qui met plus d'une heure pour 1% (annulation, formatage rapide et hop ça fonctionne) et les erreurs d'installation, ce fut une longue journée. Depuis ça marche bien, pourvu que ça dure. Merci Thierry (qui ne me lit pas) pour tout ce temps. Je reviens à Noël pour la suite. L'informatique n'est pas une science exacte, ça se confirme.

Comme je l'ai indiqué plus haut, je me balade pas mal en dehors de France en ce moment. J'en profite pour voir des gens que je connais là bas. Ca a fait un presque drame (j'exagère) quand j'ai dit à Ella "on sera dans la même ville mais j'ai des amis à voir et c'est le seul soir possible pour moi". "Mais t'as des amis partout" a-t-elle répondu. J'ai réfléchi et c'est plutôt vrai. Enfin plus des connaissances que des amis, soyons honnêtes. La réunion se passe sans souci. Je rigole en voyant parmi les exemples de tendances lourdes pour l'avenir (du consommateur), le repli sur soi avec exposition sur le monde et forcément un passage sur les blogs. Inévitablement aussi, "c'est quoi un blog??" qui retentit et moi je me marre, mais reste muet. De toute façon, techniquement, c'est pas un blog ici.
Le soir venue, j'échappe à mes collègues et vais manger avec une amie. Le quartier est très chicos froid, mais on arrive à trouver une petite rue plus sympathique. Elle me demande comment je trouve le pays, si ça change par rapport à ce que je connais. Je lui dis que ça ne fait qu'une journée que je suis là et que j'ai surtout bossé mais à première vue, c'est pas très exotique (OK dépaysant) pour un Français. On parle de plein de choses, ça fait un an que je ne l'ai pas vue. Il est encore tôt, la soirée tombe doucement.. Bon sang ce que cette ville est agréable dans la douceur de la fin de l'été. On verra en automne si c'est toujours aussi sympa. On se balade au bord du lac puis on rejoint sa voiture passant devant mon hôtel et comme par hasard deux de mes collègues sont en face de nous. Grand sourire sonore (si, si) du plus napolitain des deux. Elle rentre chez elle, je lui dis "A bientôt" et espère la voir un peu plus souvent, maintenant que je suis amené à me rendre là bas régulièrement. Enfin, d'ici là, j'aurai aussi d'autres locaux (ou presque) à aller voir. L'alternance, l'alternance. Bon sur ce, je repars!

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